La FNSEA dénonce la pression sur les prix agricoles

PARIS (Reuters) - La FNSEA, premier syndicat agricole français, a dénoncé mardi la violation par les distributeurs de la charte de bonne conduite visant à assurer aux producteurs une juste rémunération.

Lors d'une conférence de presse, la présidente de l'organisation, Christiane Lambert, a demandé au gouvernement d'intervenir pour faire cesser cette pression sur les prix.

Les acteurs de l'alimentation ont signé mi-novembre un texte par lequel distributeurs, industriels et producteurs se sont engagés, dans le sillage des états généraux de l'alimentation, à rééquilibrer leurs contrats.

Les distributeurs "disent clairement que la charte, ils s'assoient dessus, ce qui est proprement scandaleux", a déclaré Christiane Lambert mardi.

Ce manquement est une pratique généralisée qui ne concerne pas un distributeur en particulier, a-t-elle ajouté.

"Ce qu'on sent vraiment c'est que sans une loi, ça ne marchera pas", a encore dit la présidente de la FNSEA. "Comme ils savent qu'aujourd'hui la loi est en chantier et ne sera pas opérante pour les négociations actuelles, ils sont encore dans la grande récréation, à régler ceci avec beaucoup de violence."

Le projet de loi auquel elle fait référence doit être présenté, selon le gouvernement, d'ici à la fin du premier semestre 2018.

En attendant, le syndicat a adressé lundi un courrier à Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, et Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, réclamant la réunion au plus vite d'un comité de suivi.

Les négociations commerciales qui ont lieu chaque année donnent toujours lieu à un bras de fer, les agriculteurs dénonçant régulièrement les demandes des distributeurs qui mettent selon eux en péril de nombreuses exploitations déjà fragiles.

(Gus Trompiz, édité par Jean-Baptiste Vey et Simon Carraud)