La fermeture des voies sur berges à Paris annulée par la justice

Le tribunal administratif de Paris a annulé mercredi la fermeture à la circulation des voies sur berges sur la rive droite de la Seine, remettant de facto en cause une décision emblématique du mandat d'Anne Hidalgo. /Photo prise le 21 février 2018/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) - Le tribunal administratif de Paris a annulé mercredi la fermeture à la circulation des voies sur berges sur la rive droite de la Seine, remettant de facto en cause une décision emblématique du mandat d'Anne Hidalgo.

La maire socialiste, qui avait justifié la piétonisation de ce tronçon au coeur du Paris touristique par le souci d'améliorer la qualité de l'air et le cadre de vie des Parisiens, a répliqué en annonçant son intention de faire appel et de signer "sans attendre" un nouvel arrêté.

Prenant acte du jugement, la préfecture de police a cependant fait savoir par communiqué que "l'aménagement tel qu’il avait été projeté ne (pouvait) se poursuivre" en l'état.

La justice a estimé que l'étude d'impact préalable à cette décision comportait "des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores", peut-on lire sur le site du tribunal.

En conséquence, la juridiction administrative a annulé à la fois une délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris, qui avait alors déclaré l'intérêt général de l'opération d'aménagement des berges, et l'arrêté du 18 octobre 2016 créant une promenade publique.

Le bannissement des voitures sur cette voie d'un peu plus de trois kilomètres avait alimenté la colère d'automobilistes et de l'opposition municipale, pour qui ce dossier était le symbole d'une gestion supposément autoritaire.

"La justice administrative rappelle à la maire de Paris une évidence : elle n'est pas au-dessus des lois et elle ne peut décider seule contre tous", ont salué dans un communiqué les élus Les Républicains au conseil de Paris.

Lors de sa conférence de presse, Anne Hidalgo leur a indirectement répondu en déclarant que "l'ouverture des rives de Seine aux piétons et aux cyclistes (avait) été décidée démocratiquement par les élus parisiens en septembre 2016 avec le soutien de l'Etat à l'issue d'un an et demi de concertation".

Le groupe écologiste a pour sa part déploré le jugement du tribunal qui, est-il écrit dans un communiqué, "va à l’encontre de notre santé et de notre qualité de vie".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)