La défense du PSG aura-t-elle vraiment les moyens de résister au Real Madrid ?

Pour l’emporter au match retour face au Real Madrid, Paris devra réaliser la copie parfaite. Gagner avec au moins deux buts d’écarts, sans encaisser plus d’un but. Mais avec la défense actuelle, est-ce vraiment possible ?

Thiago Silva lors de PSG – Strasbourg le 17 février 2018 (AFP).
Thiago Silva lors de PSG – Strasbourg le 17 février 2018 (AFP).

Ce huitième de finale retour de Ligue des champions, fera figure de finale. Un match au sommet entre l’élite européenne, celle qui a soif d’assoir sa domination continentale, et celle qui a faim d’un titre pour marquer l’histoire. Chaque détail comptera. La tactique mise en place par les deux entraineurs, le choix des hommes, leur réalisme devant les buts, et leur capacité à se montrer impériaux en défense. Côté PSG, c’est bien là que les choses inquiètent.

Lors du dernier choc contre le Bayern Munich (3-0), le rempart francilien avait déjà sombré. Au Bernabeu aussi. Ainsi, si Paris a réussi à marquer dans l’antre Merengue, l’équipe a surtout encaissé 3 autre buts dans la foulée (3-1). Après avoir balayé Strasbourg en championnat, le constat est le même : Paris sait se montrer décisif, mais fait pale figure quand il s’agit de bloquer les attaques adverses. Résultat, le PSG a gagné en inscrivant 5 buts, mais rentre au vestiaire en ayant pris 2 pions dans ses filets.

Comment expliquer ces faiblesses dans la défense francilienne ?

D’abord en se rappelant que cette équipe, qui est davantage à vocation offensive, est déséquilibrée depuis le début de la saison. Car si elle dispose de toutes les armes nécessaires en attaque (et bien plus encore), elle ne jouit pas encore pleinement d’un numéro 6 de métier. Contre le Real, c’est Lo Celso qui a tenté en vain de colmater les brèches, tandis que Lassana Diarra a enfin repris les rennes contre Strasbourg, sans briller dans l’impact physique. Le tout, sans que des profils tels que Draxler ou Pastore – venus combler numériquement l’entrejeu parisien – ne réussissent à participer à l’effort défensif. La maigre contribution des profils tels que Neymar et Mbappé ne fait rien pour arranger ce sentiment de fragilité quand il s’agit de se replier collectivement.

De part et d’autre de la défense, difficile de ne pas pointer du doigt le poste d’arrière gauche, d’où proviennent très souvent les offensives adverses. Contre Strasbourg, la présence de Kurzawa n’a fait que confirmer l’avènement surprise de Berchiche, peut être moins flamboyant mais franchement plus besogneux. De l’autre côté, on sait aussi que Dani Alves, de par son âge et la configuration tactique (il évoluait dans une défense à 5 du côté de la Juve), peut lui aussi être mis en difficulté dès que l’intensité du match augmente… Et que Verratti n’est pas là pour assurer les courses qu’il n’est plus en mesure de faire.

En charnière centrale, l’absence de Thiago Silva au Bernabeu n’a pas empêché le PSG d’encaisser but sur but. Au Parc, son retour n’a pas été synonyme de garanties défensives. Et si Marquinhos comme Kimpembe affichent des performances plutôt constantes, la pérennité manque parfois à la défense rouge et bleu. Sans évoquer Areola, qui semble gagner en confiance, mais affiche toujours des signes de déconcentrations qui ont de quoi faire trembler ses coéquipiers (s’il a été exemplaire à Madrid, contre Strasbourg le portier n’a réalisé aucun arrêt, et les deux seuls tirs cadrés des Alsaciens ont fini en buts).

La forme de la défense du PSG en chiffres (Yahoo Sport).
La forme de la défense du PSG en chiffres (Yahoo Sport).

Une prise de conscience pour bientôt ?

Alors oui, cette équipe enchaine les scores fleuves, mais elle reste perfectible toujours dans les mêmes secteurs de jeu. En décembre dernier, après la victoire face aux Strasbourgeois en Coupe de la Ligue, déjà émaillée de deux buts encaissés (6 au total sur les trois confrontations contre les Alsaciens), Verratti avait déjà tiré la sonnette d’alarme : “Le PSG prend un but toutes les 2-3 occasions, il faut travailler sur les petites choses.”

Sur les 10 derniers matches de l’année, la défense parisienne n’avait réussi a conservé sa cage inviolée qu’à une seule reprise… Depuis le début de l’année, le constat s’améliore, mais avec 13 buts encaissés en 13 matches, il n’apporte pas toutes les garanties nécessaires. Comment expliquer que Guingamp, Rennes, Sochaux ou Strasbourg, aient réussi à planter 7 buts au PSG malgré leurs défaites ? Avec 5 buts encaissés lors des deux derniers matches, il y a de quoi se demander si l’écurie francilienne aura les épaules de résister aux assauts madrilènes dans près de deux semaines.

Alors oui, le PSG gagnera peut-être chez lui, mais sera-t-il vraiment en mesure d’assurer l’imperméabilité de ses cages ? Cette fois, la puissance offensive ne devrait pas suffire à faire la différence. Parce que la meilleure équipe d’Europe ne fera pas de pitié sur la pelouse du Parc des Princes…

Ambre Godillon