Carrefour porté au 1er trimestre par la France et le Brésil

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Carrefour a fait mieux qu'attendu au premier trimestre, porté par de solides performances en France et au Brésil, ses deux premiers marchés, tandis que le décrochage de ses ventes s'est encore accéléré en Chine.

Les ventes du numéro deux mondial de la distribution derrière Wal-Mart ont totalisé 21,0 milliards d'euros, un chiffre supérieur aux 20,82 milliards du consensus Reuters.

Sa croissance organique a atteint 3,2% hors essence, taux de change et effets calendaires sur une base de comparaison élevée (de 3,7%), une performance saluée par les investisseurs.

A magasins comparables, la croissance ressort à 2,3%.

"Carrefour continue d'impressionner et signe une excellente performance pour une entreprise confrontée à des marchés difficiles", relèvent les analystes de Bernstein.

A 11h20, le titre Carrefour signe la plus forte hausse du CAC 40, gagnant 1,6% à 32,66 euros dans un marché en progression de 0,15%.

Le groupe, qui réalise 70% de ses ventes en Europe, dispose aussi, selon Jefferies, d'un levier "très considérable" face à la reprise attendue de la consommation sur le continent.

En France (40% du chiffre d'affaires), Carrefour signe un neuvième trimestre consécutif de hausse et parvient à accélérer la cadence avec des ventes en progression de 2,5% en comparable, après +1,1% au quatrième trimestre 2014.

Surtout, malgré un contexte de guerre des prix toujours difficile, le distributeur a nettement accéléré le pas dans ses hypermarchés, où les ventes ont progressé de 2,1% en comparable, après un recul de 0,6% à la fin 2014.

Ailleurs en Europe, les performances sont jugées encourageantes, avec des ventes restées positives en Espagne et moins négatives en Italie, où la consommation reste déprimée.

SOLIDE HAUSSE AU BRÉSIL

Pierre-Jean Sivignon, directeur financier, a jugé "raisonnable" le consensus des analystes concernant le résultat opérationnel courant attendu entre 2,53 et 2,55 milliards d'euros en 2015.

Au Brésil, deuxième marché de Carrefour, les ventes ont été particulièrement solides (+13,1% et 8,4% en comparable), confirmant la bonne résistance du groupe au marasme de l'économie locale grâce à sa faible exposition au segment non alimentaire, le plus touché par la crise.

Le directeur financier a confirmé que Carrefour serait "techniquement prêt" pour une mise en Bourse de ses actifs brésiliens à la fin du deuxième trimestre, tout en précisant que les conditions de marché n'étaient "clairement pas réunies pour le moment" pour une telle opération.

L'homme d'affaires brésilien Abilio Diniz a annoncé avoir porté à 5,07% sa part dans Carrefour, devenant son quatrième actionnaire. Il envisagerait d'augmenter encore sa part, selon une source proche du dossier.

En Chine (8% du chiffre d'affaires environ), gros point noir du groupe, le décrochage des ventes s'est aggravé (-13% et -14% en comparable) avec la chute de la pratique des "shopping cards", cartes-cadeaux qui représentaient plus de 20% des ventes, éradiquées par les mesures anti-corruption et la baisse des dépenses d'alcool.

Le distributeur est en train d'adapter son modèle dans le pays. Il intègre sa logistique, teste un format de proximité et prévoit de lancer fin 2015 un site de e-commerce alimentaire.

En convalescence depuis février après une intervention chirurgicale, le PDG du groupe Georges Plassat sera bien de retour à la fin avril, a indiqué Pierre-Jean Sivignon.

(Edité par Dominique Rodriguez)