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La crise Lactalis va lui coûter des "centaines de millions", évalue le PDG

PARIS (Reuters) - Le PDG du groupe Lactalis, Emmanuel Besnier, évalue dans un entretien publié mercredi par les Echos à "des centaines de millions d'euros" le coût pour son groupe de la récente crise du lait contaminé aux salmonelles.

Des familles de victimes ont dit leur intention de déposer plainte contre les distributeurs Leclerc et Auchan dans le cadre de cette crise sanitaire qui éclabousse aussi Carrefour et Système U.

Interrogé par le quotidien économique sur le coût de cette crise, Emmanuel Besnier répond qu'il "sera très lourd".

"Plusieurs centaines de millions d'euros. Cette affaire peut aussi nous coûter l'agrément à l'exportation sur une période qu'on ne peut pas estimer. C'est la plus grande crise que j'ai eue à affronter dans ma vie de manager", dit-il, rappelant que son groupe est présent "dans plus de 80 pays".

Interrogé sur le nombre de plaintes déposées à ce jour à l'encontre de Lactalis, il répond : "Il y en a plusieurs mais on ne sait pas encore exactement combien."

Emmanuel Besnier annonce en outre son intention de fermer la tour de séchage numéro 1 du site de Craon (Mayenne), dont la production de poudre de lait infantile est à l'arrêt depuis la découverte d'une contamination à la salmonelle.

"On sait aujourd'hui que nous avons libéré des salmonelles Agona en réalisant des travaux sur les sols et les cloisons de la tour de séchage numéro 1. Malgré le confinement des espaces en travaux, elle s'est disséminée dans l'environnement. Elle a contaminé des équipements amovibles qui servent à produire des petites séries de lait infantile. Cela s'est fait par du matériel de nettoyage", explique-t-il.

"J'ai pris la décision de fermer définitivement la tour de séchage numéro 1. C'est une décision difficile mais indispensable."

Selon Santé publique France, l'agence nationale de santé publique, 38 nourrissons ont été contaminés entre la mi-août et le 2 décembre 2017 par la salmonelle retrouvée sur l'usine de Craon, dont 35 qui avaient consommé avec certitude des laits provenant de cette usine.

(Elizabeth Pineau, édité par Benjamin Mallet)