La Cour suprême sud-coréenne reconnaît l'objection de conscience

La Cour suprême de Corée du Sud a estimé jeudi pour la première fois que l'objection de conscience était une raison valable de refuser le service militaire obligatoire, revirement qui devrait avoir des conséquences pour 930 cas en attente de jugement. /Photo prise le 30 octobre 2018/REUTERS/Kim Hong-Ji

SEOUL (Reuters) - La Cour suprême de Corée du Sud a estimé jeudi pour la première fois que l'objection de conscience était une raison valable de refuser le service militaire obligatoire, revirement qui devrait avoir des conséquences pour 930 cas en attente de jugement.

La décision de la cour ne concerne pour l'instant qu'un seul accusé, un témoin de Jéhovah de 34 ans.

De 1969 à 2004, la Cour suprême sud-coréenne a maintenu que la foi religieuse et les questions de conscience ne constituaient pas des raisons valables de refuser d'effectuer son service militaire. La loi prévoit que si un conscrit refuse "sans raison valable" le service militaire, il peut être condamné à une peine allant jusqu'à trois ans de prison.

Neuf cent trente cas sont actuellement en attente de jugement pour violations de la loi sur le service militaire, selon Jarrod Lopes, porte-parole des Témoins de Jéhovah.

Le ministère de la Défense a déclaré cette année qu'il allait progressivement réduire la durée du service militaire, de deux à trois mois d'ici 2022, si bien qu'il passerait de 21 mois actuellement à 18 mois.

La Corée du Sud, qui demeure techniquement en état de guerre contre la Corée du Nord, est l'un des rares pays au monde qui maintient comme règle un service militaire obligatoire pour tous les hommes.

(Joyce Lee; Eric Faye pour le service français)