La Cour constitutionnelle du Gabon se penche sur les résultats

LIBREVILLE (Reuters) - La Cour constitutionnelle du Gabon a commencé jeudi à examiner la plainte déposée par l'opposant Jean Ping qui réclame un nouveau décompte des suffrages après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo, rapporte un journaliste de Reuters. Les neuf juges de Cour doivent rendre leur décision vendredi au plus tard. Des émeutes meurtrières avaient éclaté début septembre après l'annonce de la très courte victoire, par 6.000 voix seulement, du président sortant Ali Bongo à la présidentielle du 27 août. Le chef de l'opposition, qui se présentait contre Bongo, a saisi la Cour le 8 septembre pour demander un recomptage des bulletins de vote dans le Haut-Ogooué, fief du président sortant dans le sud-est du pays. Bongo y a été crédité de 95% des suffrages sur un taux de participation de 99,9%. La mission de l'Union européenne chargée d'observer l'élection présidentielle a déclaré elle aussi avoir découvert des anomalies dans les résultats de la province du Haut-Ogooué. La France, ancienne puissance coloniale, a recommandé un nouveau comptage. Le gouvernement gabonais a prévenu Ping mercredi qu'il risquait d'être arrêté si de nouvelles violences éclatent après l'annonce de la décision de la Cour constitutionnelle. Six avocats représentant Bongo et deux défendant les intérêts de Ping se sont installés jeudi dans la salle d'audience, à cinq mètres les uns des autres. Une dizaine d'hommes en armes ont pris position devant le siège de la Cour constitutionnelle tandis que le dispositif de sécurité a été renforcé dans Libreville, où l'armée et la police ont pris position dès mercredi aux principaux carrefours de la capitale. (Edward McAllister et Gerauds Wilfried Obangome; Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)