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La Corée du Nord tire deux missiles à courte portée

La Corée du Nord a lancé jeudi deux projectiles, probablement des missiles de courte portée, a fait savoir l'état-major des forces armées sud-coréennes, quelques jours après un "exercice de frappes" supervisé par Kim Jong-un. /Photo d'archives/REUTERS/Claro Cortes IV

SEOUL (Reuters) - La Corée du Nord a lancé jeudi deux projectiles, probablement des missiles de courte portée, a fait savoir l'état-major des forces armées sud-coréennes, quelques jours après un "exercice de frappes" supervisé par Kim Jong-un.

Les tirs interviennent alors que Stephen Biegun, émissaire américain pour la Corée du Nord, se trouvait à Séoul pour y rencontrer Kang Kyung-wha, ministre sud-coréen des Affaires étrangères.

Le premier projectile a été tiré à 16h29 (07h29 GMT) et a parcouru 420 km. Le second a été lancé à 16h49 (07h49 GMT). Les deux engins, qui ont atteint une altitude de 50 km, ont été tirés vers l'est depuis un site proche de Sino-ri, une localité du Nord-Ouest.

La présidence sud-coréenne, qui juge ces tirs "préoccupants", estime dans un communiqué qu'ils ne sont pas de nature à "apaiser les tensions".

Pyongyang avait déjà procédé le week-end dernier sous le contrôle du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à un "exercice de frappes" présenté comme un "entraînement habituel et purement défensif". Plusieurs roquettes et au moins un missile balistique à courte portée ont été tirés à cette occasion.

"Nous examinons cela très sérieusement en ce moment. Ce sont des missiles plus petits, des missiles à courte portée", a déclaré Donald Trump.

"PERSONNE N'EST CONTENT DE ÇA"

"Personne n'est content de ça, mais nous examinons attentivement et nous aviserons. La relation se poursuit (...) Je sais qu'ils veulent négocier. Ils en parlent mais je ne pense pas qu'ils soient prêts à négocier", ajouté le président américain.

Pour son homologue sud-coréen Moon Jae-in, ces tirs peuvent être interprétés comme un geste de protestation de la part des Nord-Coréens après l'échec du deuxième sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un, qui s'est déroulé les 27 et 28 février à Hanoï.

Lors de leur première rencontre, le 12 juin à Singapour, le dirigeant nord-coréen a promis le démantèlement de son programme nucléaire, mais aucun progrès n'a été réalisé depuis.

"La Corée du Nord semble être mécontente de ne pas être parvenue à un accord à Hanoï", a déclaré Moon sur la chaîne de télévision sud-coréenne KBS.

Il semble toutefois, a-t-il ajouté, que le régime de Pyongyang ait pris soin de ne pas faire usage d'armes de nature à menacer directement les Etats-Unis.

Jugeant que les dernières initiatives de Pyongyang "ne font qu'exacerber les tensions", le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a invité toutes les parties à poursuivre leurs discussions en faveur de la dénucléarisation de la péninsule.

Le département américain de la Justice a par ailleurs annoncé la saisie d'un navire marchand nord-coréen soupçonné d'avoir importé du charbon en violation des sanctions de Washington et des Nations unies.

Arraisonné en avril 2018 en Indonésie, il est désormais aux mains des autorités américaines. Le bateau de 17.061 tonnes nommé Wise Honest est l'un des vraquiers les plus importants de la flotte nord-coréenne.

(Josh Smith; Henri-Pierre André, Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français)