La commission électorale afghane évoque des fraudes massives

Policiers afghan surveillant des urnes, à Kaboul. La commission des recours électoraux estime que l'élection présidentielle organisée samedi en Afghanistan a été marquée par un important niveau de fraudes, précisant que tous les bulletins illégaux seraient exclus du décompte. /Photo prise le 6 avril 2014/REUTERS/Mohammad Ismail

KABOUL (Reuters) - L'élection présidentielle organisée samedi en Afghanistan a été marquée par un important niveau de fraudes, estime la commission des recours électoraux précisant que tous les bulletins illégaux seront exclus du décompte. Le résultat définitif de ce scrutin ne devrait pas être connu avant plusieurs semaines et l'acheminement à Kaboul de toutes les urnes collectées dans des régions reculées du pays. "Je tiens à dire qu'il y a eu une fraude électorale et qu'elle n'a probablement pas été d'une ampleur limitée", a déclaré Abdul Satar Sadaat, président de la commission indépendante des recours électoraux, devant la presse. Un seconde tour sera organisé à la fin du mois de mai si aucun des candidats en lice n'obtient la majorité absolue des suffrages lors du premier tour. Les résultats préliminaires donnent l'avantage aux anciens ministres des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah et Zalmay Rassoul, ainsi qu'à l'ancien ministre des Finances, Ashraf Ghani. Il est encore trop tôt pour dégager une tendance à partir de quelques bureaux de vote de Kaboul. "La majorité des plaintes que nous avons enregistrées pour l'instant concerne des assesseurs de bureaux de vote. Nous enquêtons pour faire toute la lumière et déterminer qui travaillait avec qui", a dit Sadaat. La précédente élection en 2009, qui avait vu Hamid Karzaï obtenir un second mandat, avait été marquée par une fraude massive et des bourrages d'urnes. Les recours enregistrés par la commission s'élevaient à 3.000 mardi. D'autres devraient être déposés à mesure que parviennent les urnes en provenance de différentes provinces. (Hamid Shalizi; Pierre Sérisier pour le service français)