La commissaire stagiaire vivait dans une ferme à cannabis

Une élève commissaire vivait dans une ferme à cannabis - Getty Images/iStockphoto

Une commissaire stagiaire de 44 ans a été révoquée de sa fonction par le conseil de discipline de la police nationale. Elle a été mise en examen pour trafic de stupéfiants en 2021 parce qu’elle vivait dans une “ferme à cannabis” appartenant à un réseau.

Affaire rocambolesque et tentaculaire en région parisienne. Au cours d’une vaste opération de lutte contre le trafic de drogue, une élève commissaire de police âgée de 44 ans a été interpellée et mise en examen pour trafic de stupéfiants, rapporte le journal Le Parisien. La maison dans laquelle elle vivait avec son compagnon, dans le département de l’Eure-et-Loir, contenait une pièce abritant 36 plants de cannabis. Elle a été révoquée bien qu’elle affirme ne pas avoir été au courant de ce qui se passait dans la partie basse de son domicile.

Stéphane, le compagnon de celle-ci, prend tout à sa charge et soutient lui aussi qu’elle n’était au courant de rien. Il dit avoir profité de sa formation de trois ans à l’école des commissaires de Lyon, dans le département du Rhône, pour investir 20 000 euros dans la culture du cannabis dans la partie de leur maison réservée à son activité d’électricien. Il précise même que l’idée venait de son fils, qu’il aurait accepté d’aider dans le but de récolter 70 kilos de cannabis, pour une valeur de 150.000 euros.

Une tentative de déménagement

Lorsque sa compagne est revenue vivre dans leur maison de Broué, Stéphane aurait même voulu déménager sa plantation pour qu’elle ne s’aperçoive de rien. Seul problème, celle-ci était bien trop imposante, ce qui l’aurait contraint à la laisser sur place. Enfin, l’ancienne élève commissaire a rappelé que sa formation ne lui permettait de rentrer dans cette maison que le week-end, de temps en temps, ce qui justifierait qu’elle n’ait rien remarqué. Des explications qui n’ont pas vraiment convaincu les enquêteurs. Ces derniers doutent en effet qu’elle n’ait pas été alertée par l’odeur puissante et caractéristique que dégage une plantation de cannabis, ni par l’explosion inévitable des factures d'électricité que cela implique. Elle dit n’avoir interrogé Stéphane que sur le nouveau système de ventilation, qu’il aurait attribué à la lutte contre l’humidité.

Toujours selon Le Parisien, l’enquête serait toujours en cours mais la femme de 44 ans aurait d’ores et déjà été révoquée par le conseil de discipline de la police nationale. Son arrestation et celle de son conjoint s’inscrivent dans le cadre d’une gigantesque opération de surveillance et de démantèlement d’un réseau de ferme à cannabis installé en région parisienne pour approvisionner les plus gros points de deal d’Ile-de-France. Plus pratique et flexible que l’importation de drogue depuis l’étranger, cette production locale se développe exponentiellement ces dernières années.

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