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La coalition arabe poursuit ses frappes aériennes au Yémen

Résidence en ruines d'un dirigeant chiite houthi après un bombardement d'avoins de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite près de Sanaa. Ces frappes aériennes ont continué dimanche. /Photo prise le 30 mai 2015/REUTERS/Mohamed al-Sayaghi

SANAA (Reuters) - La coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite a poursuivi dimanche ses frappes aériennes contre des positions des rebelles chiites houthis au Yémen. Ces raids ont notamment visé une base aérienne près de l'aéroport de Sanaa, la capitale yéménite aux mains des rebelles depuis septembre, et une installation militaire près du palais présidentiel, rapportent des habitants. Sur le plan diplomatique, des discussions sont en cours dans le sultanat d'Oman entre des responsables américains et des représentants des insurgés chiites du Yémen. "Nous avons été informés que des réunions ont lieu, à la requête des Américains, et qu'un avion privé américain a conduit des Houthis à Mascate", la capitale omanaise, a dit à Ryad un porte-parole du gouvernement yéménite en exil, Radjeh Badi. Le gouvernement yéménite du président Abd-Rabbou Mansour Hadi ne participe pas à ces discussions, les premières entre les Etats-Unis et les insurgés chiites depuis le début du conflit. Selon la chaîne de télévision des Houthis, Al Massira, la coalition arabe a mené 25 attaques aériennes sur les provinces de Saada et de Hajja, des bastions chiites près de la frontière saoudienne. L'artillerie saoudienne a également bombardé plusieurs zones dans la région, ajoute-t-elle. A Taëz, ville du centre du pays, des positions des Houthis ont été visées par les avions de la coalition, qui mène une offensive depuis le 26 mars pour ramener au pouvoir le président yéménite réfugié à Ryad. La chaîne Al Massira rapporte que les rebelles chiites ont tiré samedi vingt roquettes sur la ville frontière saoudienne de Najrane, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite. Un garde-frontière saoudien a été tué et sept autres ont été blessés par ces tirs, a dit le ministère de l'Intérieur à Ryad. L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fait état dimanche de l'utilisation en avril et le 23 mai de bombes à fragmentation, interdites par la plupart des Etats, dans la province de Saada. Ces bombes ont probablement été utilisées par les forces de la coalition, ajoute HRW. Le conflit au Yémen a fait 1.976 morts et plus de 8.000 blessés depuis le 19 mars, selon les chiffres des Nations unies. (Mohamed Ghobari avec Sami Aboudi, Guy Kerivel pour le service français)