La Chine accuse l'Inde de violation de la frontière

PEKIN (Reuters) - Les autorités chinoises ont accusé des gardes-frontières indiens d'être entrés sur leur territoire, au niveau de l'Etat de Sikkim, rapporte mardi l'agence de presse Chine nouvelle. Les gardes-frontières indiens "ont entravé les activités normales" des forces chinoises dans le secteur en question, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, qui a appelé les Indiens à se retirer sans attendre, ajoute l'agence. Le porte-parole du ministère a exhorté l'Inde à respecter l'intégrité nationale chinoise et les traités frontaliers bilatéraux, et a ajouté que la Chine avait d'ores et déjà suspendu les pèlerinages officiels au col de Nathu La, qui marche, à 4.300 mètres d'altitude, la frontière entre le Sikkim et le Tibet. Nathu La relie l'Inde aux sites hindouistes et bouddhistes de la région et a été le théâtre d'âpres accrochages frontaliers en septembre 1967 entre des soldats chinois et des soldats indiens. Le ministère chinois de la Défense a déclaré de son côté que l'armée indienne avait entravé des travaux sur une route, ce qui, a-t-il ajouté, menace sérieusement la paix à la frontière. Le porte-parole de l'armée indienne et le ministère indien de la Défense n'ont pour l'heure pas tenu à réagir. Les relations sino-indiennes sont tendues depuis des décennies par des contentieux frontaliers, mais aussi par le soutien de Pékin au Pakistan, et les dirigeants indiens n'ont pas souhaité participer au sommet "Ceinture et Route", organisé en mai par la Chine pour promouvoir les relations économiques et politiques interasiatiques. La visite effectuée en avril par le dalaï-lama, chef spirituel en exil des Tibétains, dans une région contrôlée par l'Inde mais revendiquée par la Chine, a également alimenté les tensions sino-indiennes. Pékin continue de considérer le dalaï-lama comme "séparatiste". Le Premier ministre indien, Narendra Modi, doit se rendre en Chine en septembre pour un sommet des BRICS, groupe au sein duquel on trouve le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. Ce mois-ci, le président chinois, Xi Jinping, a déclaré à Narendra Modi que les deux grands du continent asiatique devaient oeuvrer "comme il convient" à gérer leurs divergences. (Ben Blanchard; Eric Faye pour le service français)