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La CGT et FO boycotteront la visite de Hollande à Florange

La CGT et FO, qui n'avaient pas signé l’accord de 2012 sur la fermeture des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal à Florange, ne participeront pas lundi à la rencontre organisée sur le site avec François Hollande. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler

STRASBOURG (Reuters) - La CGT et FO, qui n'avaient pas signé l’accord de 2012 sur la fermeture des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal à Florange (Moselle), ne participeront pas lundi à la rencontre organisée sur le site avec François Hollande. Les deux syndicats, qui avaient accepté il y a un an cette même invitation du président, justifient leur décision par le non respect, selon eux, des promesses faites aux salariés. "L’action politique et la gestion du dossier ‘Florange’ a provoqué un génocide social dans notre vallée et engendré une fracture entre le monde ouvrier et les dirigeants politiques gestionnaires, François Hollande en première ligne", déclare la CGT, deuxième syndicat sur le site. La visite présidentielle "sera ni plus ni moins une campagne de communication politique à coups d’effets de manche afin de redorer le blason du groupe (ArcelorMittal) et du président", ajoute-t-elle en invitant les salariés à manifester devant le siège administratif de l’établissement lorrain. François Hollande, qui avait soutenu le combat des sidérurgistes contre la fermeture des deux hauts-fourneaux pendant sa campagne de 2012, se rendra sur le site lundi, conformément à sa promesse faite en septembre 2013 d’y retourner chaque année. Il lancera à Uckange les travaux d’aménagement du futur Institut de métallurgie du Val de Fensch, une plate-forme de recherche et d’essais sur les aciers du futur dont il avait annoncé la création il y a un an. Le président se rendra ensuite chez ArcelorMittal pour faire le point avec la direction et les syndicats, en l’occurrence les seules CFDT et CFE-CGC, sur la mise en œuvre de l’accord du 30 novembre 2012 qui entérinait l’extinction des hauts-fourneaux. La direction s’engageait en contrepartie à ce qu’il n’y ait aucun licenciement et à investir 180 millions sur cinq ans dans la partie aval, la transformation de l’acier pour les filières automobile et packaging. "Le plan d'investissement est respecté et même dépassé. Il y a une dynamique de renouveau industriel et d'innovation", affirmait-on voici quelques jours à l'Elysée. De fait, 80% des investissements promis sont lancés, selon ArcelorMittal, et 50% réalisés ou en cours de réalisation. Sur les 629 personnes concernées par l’arrêt de la filière liquide, "il ne reste plus que deux personnes à reclasser", dit Jacques Minet, secrétaire de la CFDT, le syndicat majoritaire. Une dizaine de salariés de Gepor, une filiale d’ArcelorMittal seraient aussi dans l’attente d’une solution. FO dénonce pourtant le déclin de l’emploi sur le site, qui n’emploie plus que 2.100 CDI et où la direction vient d’annoncer 30 embauches en 2015 alors que 130 départs sont prévus la même année, selon le syndicat. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)