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La CE veut autoriser le renvoi de migrants vers la Grèce

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a estimé jeudi que les pays membres de l'Union européenne devraient être autorisés à renvoyer à partir de la mi-mars 2017 certains demandeurs d'asile vers la Grèce, point de leur entrée dans le bloc communautaire. Le droit européen prévoit que la demande d'asile d'un réfugié doit être enregistrée dans le pays par lequel il entre dans l'espace commun. Cette règle a volé en éclats lors de la crise migratoire de 2015, Athènes autorisant les migrants en provenance de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan à poursuivre leur périple vers le nord de l'Europe. Les autorités grecques faisaient valoir qu'elles ne disposaient pas des capacités d'accueil et de gestion pour un tel nombre d'arrivants. Cette pratique a incité les pays situés sur "la route des Balkans" à fermer les uns après les autres leurs frontières, bloquant un grand nombre de migrants sur le territoire grec. La Commission européenne fait valoir que la Grèce a depuis amélioré ses capacités d'accueil et d'enregistrement des demandeurs d'asile. Elle recommande que les Etats membres soient autorisés à renvoyer les demandeurs d'asile à partir de la mi-mars. Cette recommandation ne s'applique pas aux personnes étant déjà entrées sur le sol européen et ayant poursuivi leur périple, principalement en direction de l'Allemagne et de pays du nord du continent. "Cela devrait accentuer la dissuasion contre les entrées irrégulières et les déplacements secondaires. C'est une étape importante vers un retour à un fonctionnement normal du système", a dit le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. L'afflux incontrôlé de migrants a provoqué de vives tensions entre plusieurs pays européens et les autorités de Bruxelles sur la manière de gérer cette crise, notamment au moyen de quotas de répartition. Plusieurs Etats d'Europe centrale ont fermement exprimé leur opposition à cette option. Ces contentieux ne sont toujours pas résolus et plus de 62.000 personnes se trouvent prises au piège sur le territoire grec en dépit de l'accord passé avec la Turquie pour instaurer un contrôle des arrivées. (Gabriela Baczynska; Pierre Sérisier pour le service français)