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La CE formalise son désaccord sur l'Etat de droit en Pologne

BRUXELLES (Reuters) - L'exécutif européen a formellement exprimé mercredi son désaccord vis-à-vis de la conception de l'État de droit actuellement retenue en Pologne, a annoncé mercredi le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. Après sa victoire aux élections législatives d'octobre, le parti de droite eurosceptique Droit et Justice (PiS) a fait adopter une réforme du Tribunal constitutionnel qui, selon l'opposition, nuit au travail des magistrats. L'Union européenne a exprimé sa préoccupation, évoquant des risques pour l'indépendance de la justice. Bruxelles et Varsovie ont organisé plusieurs réunions ces derniers temps pour tenter d'aplanir les divergences entre la Commission et le parti Droit et Justice, en vain. "La Commission n'a pas l'intention de s'impliquer dans un débat politique en Pologne. Les questions politiques en Pologne regardent les responsable politiques polonais", a dit Frans Timmermans. "Notre priorité, c'est la défense de l'État de droit." Aucune solution n'a été trouvée entre les deux parties sur les questions soulevées par Bruxelles. Varsovie a deux semaines pour répondre aux préoccupations exprimées par la Commission avant que l'exécutif européen prenne une décision. Le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a réagi à ces propos, faisant part de sa "surprise" et de sa "tristesse". "La Commission européenne a eu l'opportunité de voir que le gouvernement cherchait un compromis", a-t-il dit. "C'est une opinion partiale qui donne une image déformée, alors que la Commission est tout à fait informée de la situation", a-t-il ajouté. Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Konrad Szymanski, s'est dit disposé à discuter avec la Commission européenne de scénarios anti-crises tout en expliquant que Varsovie ne pouvait accepter toutes les demandes de l'Union européenne sur la réforme du Tribunal constitutionnel. (Gabriela Baczynska,; Nicolas Delame pour le service français)