La Bourse de New York débute en vive hausse

(Reuters) - La Bourse de New York a débuté en vive hausse mercredi et inscrit de nouveaux records, portée entre autres par les valeurs bancaires, après le discours au Congrès de Donald Trump, qui a nettement renforcé les anticipations d'une hausse des taux de la Réserve fédérale dans deux semaines.

Quelques minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones gagne 201,19 points, soit 0,97%, à 21.013,43 après avoir franchi le seuil des 21.000 points pour la première fois de son histoire, cinq semaines seulement après celui des 20.000.

Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,85% à 2.383,72 et le Nasdaq Composite prend 0,8% à 5.872,17.

Dans son discours au Congrès mardi soir après la clôture des marchés américains, Donald Trump a dit vouloir doper la croissance grâce à une réforme fiscale de grande ampleur et à 1.000 milliards de dollars (949 milliards d'euros) de dépenses d'infrastructures, et il a confirmé son intention de réformer la loi sur l'assurance santé dite "Obamacare".

Même s'il a donné peu de précisions sur ses intentions et le calendrier de ses projets, le président a manifestement répondu au moins en partie aux attentes des investisseurs, notamment en adoptant un ton nettement plus mesuré que celui qui a dominé les premières semaines de son mandat.

Mais ce sont surtout les propos tenus mardi par plusieurs responsables de la Fed qui soutiennent les marchés, notamment ceux de l'influent président de la Fed de New York, William Dudley, qui a jugé mardi sur CNN que la nécessité d'un resserrement de la politique monétaire était devenu "beaucoup plus impérieuse" depuis l'élection de Donald Trump.

Ces déclarations ont provoqué une forte hausse de la probabilité estimée d'un relèvement du taux des "fed funds" dès le 15 mars: elle est désormais estimée à 67,5%, contre environ 30% avant les déclarations, selon les données Thomson Reuters.

Cette perspective se traduit aussi par une remontée du dollar, qui gagne 0,68% face à un panier de référence et des rendements des Treasuries.

"Les marchés évoluent à la hausse grâce à l'approche plus souple du président", résume Peter Cardillo, chef économiste marchés de First Standard Financial, dans une note, ajoutant que "la Fed surpasse l'effet Trump".

Bank of America Merrill Lynch a revu à la hausse son objectif à fin 2017 sur le S&P-500, à 2.450 points contre 2.300 auparavant.

Au moment de l'ouverture à New York, les marchés européens étaient eux aussi en nette hausse: l'indice Stoxx 600 gagne 1,23%, à Paris, le CAC 40 prend 1,92%, au plus haut depuis décembre 2015, et à Francfort, le Dax s'adjuge 1,56%, au plus haut depuis avril 2015.

L'indice mondial MSCI s'adjuge quant à lui 0,48%.

Aux valeurs à Wall Street, les bancaires tiennent la vedette, comme en Europe, grâce à la perspective d'une amélioration de leurs marges avec la remontée des taux.

Goldman Sachs gagne 2,75%, la meilleure performance du Dow, JPMorgan Chase & Co 2,6% et American Express 1,79%.

Le géant des engins de terrassement et de génie civil Caterpillar, favorisé par les promesses de Donald Trump sur les dépenses d'infrastructures, s'adjuge 2,14%.

(Yashaswini Swamynathan; Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)