La Bourse d'Athènes perd 16% pour sa 1ère séance de réouverture

La Bourse d'Athènes perdait plus de 20% lundi matin dans les premières transactions après cinq semaines de fermeture forcée, conséquence des craintes de voir la Grèce faire défaut sur sa dette et sortir de la zone euro. Vers 09h45 GMT, l'indice cédait plus de 17%. /Photo prise le 3 août 2015/REUTERS/Yiannis Kourtoglou

par George Georgiopoulos et Angeliki Koutantou ATHENES (Reuters) - La Bourse d'Athènes a affiché une perte de 16,23% lundi, au terme de sa première séance faisant suite à cinq semaines de fermeture forcée, conséquence des craintes de voir la Grèce faire défaut sur sa dette et sortir de la zone euro. L'indice du secteur bancaire a chuté de 30%, soit la limite maximale de volatilité quotidienne, les banques grecques suscitant uniquement des ordres de vente. Dans ce segment, qui représente environ 20% de l'indice, l'action de la Banque nationale de Grèce, première banque commerciale du pays, a elle aussi cédé 30%. Le principal indice du marché local avait perdu près de 23% tout de suite après l'ouverture, avant de réduire progressivement sa perte. Toutes les transactions à la Bourse d'Athènes avaient été suspendues fin juin dans le cadre des mesures de contrôle des capitaux imposées par les autorités pour endiguer les sorties d'euros du pays, alors que le système bancaire national était menacé de s'écrouler. Depuis, le gouvernement d'Alexis Tsipras a conclu avec ses partenaires européens un accord cadre censé permettre un allégement du fardeau de la dette en échange de nouvelles réformes et de mesures d'austérité budgétaire. LES BANQUES LES PLUS EXPOSÉES Mais l'application de cet accord est loin d'être acquise, ce qui continue de nourrir l'incertitude économique et politique et qui pourrait conduire à des élections anticipées. Selon un article publié dimanche par le quotidien Avgi, proche du parti Syriza du Premier ministre, le gouvernement souhaite obtenir en août une première tranche d'aide de 24 milliards d'euros. Sur ce montant, précise le journal, dix milliards iraient à la recapitalisation des banques grecques, 7,16 milliards au remboursement d'un prêt-relais d'urgence et 3,2 milliards au remboursement d'obligations détenues par la Banque centrale européenne (BCE) et d'autres institutions. La Commission européenne, elle, juge peu probable qu'un accord puisse être conclu avant la fin du mois d'août et estime qu'un nouveau prêt-relais sera nécessaire. Ces incertitudes contribuent à affaiblir le secteur bancaire grec, dont la recapitalisation probable aura pour effet de diluer la valeur des actions. La Bourse d'Athènes souffre aussi du maintien des mesures de contrôle des capitaux, qui visent à éviter des sorties massives d'euros du pays. Les particuliers ne peuvent par exemple effectuer aucun retrait de leurs comptes de dépôt dans le but d'acheter des actions. De source proche de l'autorité des marchés financiers grecs, on dit que l'interdiction des ventes d'actions à découvert, censée expirer lundi, serait prolongée. Sur le front macroéconomique, l'enquête mensuelle de l'institut Markit sur le secteur manufacturier, publiée lundi, montre que l'activité industrielle a atteint en juillet son plus bas niveau historique avec l'effondrement des carnets de commandes, conséquence de trois semaines de fermeture totale des banques. Bruxelles estime que l'économie grecque devrait se contracter de 2% à 4% cette année. (Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français)