Publicité

La BNS s'attend à un bénéfice record en 2017

par John Revill

ZURICH (Reuters) - La Banque nationale suisse (BNS) pense avoir dégagé un bénéfice annuel de 54 milliards de francs (46,1 milliards d'euros) en 2017, un record en 110 ans d'existence, la valorisation de ses réserves de changes étant gonflée par ses efforts pour déprécier le franc.

La banque centrale suisse, qui publiera ses résultats détaillés le 5 mars, anticipe un gain de 49 milliards de francs sur ses positions en devises, qui atteignaient 784 milliards de francs en novembre.

La BNS a aussi constaté un gain de 3 milliards de francs sur ses réserves d'or.

Ce bénéfice annuel est plus de deux fois supérieur au résultat de 24,5 milliards de francs enregistré en 2016 et il est nettement supérieur au précédent record de 38,3 milliards atteint en 2014.

La BNS s'efforce de limiter la vigueur du franc, qui pénalise une économise suisse tournée vers l'exportation, et ses efforts ont été en partie couronnés de succès l'an dernier avec une dépréciation de la devise suisse de près de 9% face à l'euro.

Elle a aussi profité en 2017 du dynamisme des marchés d'actions à travers le monde. Environ 20% de ses investissements sont constitués de participations dans de grands groupes comme Amazon, Facebook ou Starbucks.

La BNS n'est pas tenue statutairement de dégager un bénéfice, son mandat principal consistant à assurer la stabilité des prix en Suisse.

Ce bénéfice record ne va pas entraîner de hausse de la rémunération des 2.200 actionnaires de la BNS, qui s'en tient à un dividende de 15 francs par action, le maximum autorisé par la loi.

L'essentiel de son capital est détenu par les cantons et les banques cantonales du pays.

Pour Crédit Suisse, la BNS aura plus de facilité à défendre sa politique d'intervention sur le marché des changes après la publication de ce résultat record.

"Avec un bénéfice important, il est plus facile pour la BNS de justifier l'accumulation de toutes ces réserves de changes que si elle avait subi une perte", dit l'économiste Maxime Botteron.

(Bertrand Boucey pour le service français)