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La Birmanie va débattre d'une modification de la Constitution

Le Parlement birman a approuvé à l'unanimité une motion ouvrant la voie à des discussions au plus haut niveau sur une modification de la Constitution, qui empêche pour l'instant l'opposante Aung San Suu Kyi (photo) de briguer la présidence. /Photo prise le 25 août 2014/REUTERS/Soe Zeya Tun

RANGOUN (Reuters) - Le Parlement birman a approuvé à l'unanimité une motion ouvrant la voie à des discussions au plus haut niveau sur une modification de la Constitution, qui empêche pour l'instant l'opposante Aung San Suu Kyi de briguer la présidence, a déclaré mercredi un parlementaire de son parti (LND). La Ligue nationale pour la démocratie a récolté cinq millions de signatures pour réclamer une réduction des pouvoirs des militaires qui siègent au parlement, à l'approche des élections présidentielle et législatives de 2015. Les militaires détiennent un quart des sièges du parlement et un droit de veto sur toute modification de la Loi fondamentale. La proposition d'un sommet sur la Constitution émane pourtant du parti au pouvoir (Parti de l'union, de la solidarité et du développement, USDP), formé de nombreux anciens officiers. "Le député de l'USDP Myint Tun a soumis sa proposition d'un sommet à six pour débattre de la modification de la Constitution en accord avec la situation actuelle, et cela a été approuvé à l'unanimité", a déclaré Win Myint, élu LND, à Reuters. Les six participants, a-t-il précisé, seront Aung San Suu Kyi, le président Thein Sein, le président de la chambre basse du parlement Shwe Mann, celui de la chambre haute Khin Aung Myint, le chef de l'armée Min Aung Hlaing, et un membre de l'un des partis qui représentent les minorités ethniques. Aucune date n'a été fixée pour ces discussions. Un article de la Constitution exclut de la présidence quiconque a un époux ou des enfants de nationalité étrangère, ce qui est le cas d'Aung San Suu Kyi, dont les enfants sont britanniques comme son défunt mari. Dirigée pendant près d'un demi-siècle par une junte militaire, ce qui lui a valu d'être longtemps isolée par la communauté internationale, la Birmanie est engagée depuis 2011 dans un processus de démocratisation. (Aung Hla Tun, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)