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La BCE fait chuter l'euro et ravit les Bourses en Europe

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont clôturé en nette hausse jeudi, portées par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) sur sa politique monétaire perçue comme étant encore accommodante, malgré la réduction des rachats d'actifs, ce qui a pesé sur l'euro et les rendements obligataires de la région.

Dans cette perspective de la poursuite d'une politique monétaire favorable à la croissance et au repli de l'euro, l'indice CAC 40 parisien a terminé en hausse de 1,5% à 5.455,40 points, sa plus forte hausse journalière depuis le 12 juillet et à un plus haut depuis début 2008.

Le Footsie britannique a gagné 0,53% et le Dax allemand a progressé de 1,39%. De même, le Stoxx 600 et le FTSEurofirst 300 ont tous deux avancé de 1,07% et l'indice EuroStoxx 50 a pris 1,27%.

La BCE a annoncé jeudi une prolongation de son programme de rachats d'actifs en divisant son montant mensuel de moitié à 30 milliards d'euros à compter de janvier et jusqu'en septembre prochain au moins.

La banque centrale a également maintenu, comme attendu, ses taux à leurs niveaux actuels - nul pour le taux de refinancement, -0,40% pour le taux de dépôt et 0,25% pour le taux de facilité de crédit.

"La BCE a tenté de proposer des perspectives très équilibrées, en réitérant qu'elle est suffisamment satisfaite des progrès de l’économie de la zone euro pour entamer le long processus vers la normalisation de sa politique monétaire, mais qu'un niveau de soutien important reste nécessaire pour accompagner la reprise et développer les pressions inflationnistes désirées", observe Brendan Lardner, directeur EMEA de la gestion au sein de l'équipe active Global Fixed Income chez State Street Global Advisors.

Cette tonalité jugée accommodante explique que l'euro et les rendements obligataires de la région se soient orientés à la baisse après les annonces de la BCE. La devise unique perd 1,02% à 1,1692 dollar et le rendement du Bund allemand à 10 ans recule de douze points de base, à 0,424%, un plus bas de près d'une semaine.

"Au-delà de la baisse du programme d'achat à 30 milliards d'euros à partir de janvier et son extension jusqu'en septembre 2018, Mario Draghi a insisté sur l'impact significatif des réinvestissements des titres arrivant à échéances en 2018. La BCE va donc rester un acteur très présent sur les marchés obligataires", commente Laurent Gonon, directeur de la gestion taux chez BFT IM.

LES GÉANTS DE LA TECHNO APRÈS LA CLÔTURE DE WALL STREET

La séance en Europe a également été agitée par la crise en Catalogne. A Madrid, l'Ibex 35 a gagné 1,92%, après avoir pris jusqu'à 2,6% sur des rumeurs d'élections régionales en Catalogne.

Le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, a indiqué en fin de séance qu'il avait envisagé d'organiser des élections régionales anticipées mais avait finalement renoncé à cette idée faute de garanties suffisantes.

A Wall Street, les trois indices de référence évoluent en hausse, avant les publications attendue après la clôture d'Amazon, Alphabet, Intel et Microsoft.

Par ailleurs, la Chambre américaine des représentants a voté jeudi par une courte majorité de 216 voix contre 212 une motion budgétaire cruciale pour le chantier de la réforme des impôts lancé par Donald Trump.

Parallèllement, le billet vert s'est orienté en hausse face à un panier de devises de référence et gagnait 0,7% après des informations du site Politico, selon lesquelles Janet Yellen n'est plus dans la course à sa propre succession à la tête de la Fed.

Seuls l'actuel gouverneur de la Fed Jerome "Jay" Powell, et l'économiste John Taylor, professeur à l'université de Stanford et considéré comme favorable à un resserrement monétaire plus marqué, resteraient en lice.

STMICRO BONDIT, NOKIA CHUTE

En Europe, la journée a été aussi une des plus chargées de la saison en matière de publications.

A Paris, STMicroelectronics a gagné 11,68%, la plus forte hausse du CAC 40, au plus haut depuis trois ans et demi après avoir relevé ses prévisions en s'appuyant sur un troisième trimestre meilleur qu'attendu.

Parmi les autres valeurs recherchées, TechnipFMC a bondi de 5,69% après le relèvement de ses prévisions annuelles de chiffre d'affaires et de marge opérationnelle pour l'une de ses principales divisions..

La plus forte hausse du SBF 120 revient à Technicolor avec un bond de 15,41%, la confirmation par le groupe de ses objectifs financiers pour 2017 ayant rassuré les investisseurs.

A la baisse, Nokia - sorti du CAC 40 le mois dernier - a chuté de 17,53% après avoir dit s'attendre à des difficultés persistantes sur le marché des équipements de réseaux.

Dans le secteur financier, Barclays a lâché 7,41% après avoir manqué le consensus.

(édité par Juliette Rouillon)