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La banque Landsbanki Luxembourg renvoyée en correctionnelle

La filiale luxembourgeoise de la Landsbanki et l'ancien dirigeant de la banque islandaise ont été renvoyés en correctionnelle en France. Ils seront jugés pour une escroquerie aux emprunts hypothécaires accordés en France à des épargnants, dont le chanteur Enrico Macias. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La filiale luxembourgeoise de la Landsbanki et l'ancien dirigeant de la banque islandaise ont été renvoyés en correctionnelle en France, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. Ils seront jugés pour une escroquerie aux emprunts hypothécaires accordés en France à des épargnants, dont le chanteur Enrico Macias, a précisé à Reuters son avocat, Me Edouard de Lamaze. Le juge Renaud Van Ruymbeke a également renvoyé en correctionnelle six cadres et dirigeants de la banque, ainsi qu'un responsable et un salarié d'un cabinet de gestion de patrimoine du sud-est de la France. De 2006 à 2008, la Landsbanki Luxembourg avait proposé à des centaines d'épargnants fortunés d'hypothéquer leur maison en contrepartie de prêts avantageux. L'emprunteur ne devait recevoir qu'une partie de la somme, le reste étant réinvesti sur les marchés. Mais plusieurs banques islandaises, dont la Landsbanki, s'étaient effondrées en 2008 à la suite de la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers et le liquidateur de la banque a exigé le remboursement de l'emprunt, faute de quoi le bien hypothéqué était sous la menace d'une saisie. Début 2014, Enrico Macias a été condamné par la justice luxembourgeoise à payer 30 millions d'euros à la filiale luxembourgeoise de la banque Landsbanki, aujourd'hui en liquidation. Une décision que ses avocats avaient jugé absurde, considérant que le montage de la banque était une escroquerie. "C'est comme si les liquidateurs de Bernard Madoff demandaient à ses victimes de rendre l'argent qu'elles lui avaient confié", dit Me Edouard de Lamaze en référence au célèbre escroc américain. Mais le pénal en France a finalement rattrapé le Luxembourg, ajoute l'avocat, pour qui la condamnation d'Enrico Macias était un "réflexe nationaliste" d'un tribunal envers une banque locale. Dans son ordonnance, qui date du 24 septembre, le juge Renaud Van Ruymbeke met en cause "un édifice qui reposait sur de la cavalerie" dont "le premier bénéficiaire" était selon lui l'ancien dirigeant de la banque. Enrico Macias a fait appel de sa condamnation au Luxembourg, "mais tout est bloqué par la procédure pénale en France", explique Edouard de Lamaze, soulignant qu'il n'y a pas eu d'exécution en France de la condamnation de son client. (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)