La Banque du Japon minimise les risques de déflation

Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda a déclaré mardi que la faiblesse des coûts de l'énergie pouvait se traduire par une évolution négative des prix à la consommation, tout en disant que cela n'empêcherait pas l'inflation de rebondir à la faveur de la reprise de l'économie. /Photo prise le 17 mars 2015/REUTERS/Yuya Shino

par Leika Kihara et Stanley White

TOKYO (Reuters) - Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda a déclaré mardi que la faiblesse des coûts de l'énergie pouvait se traduire par une évolution négative des prix à la consommation, tout en disant que cela n'empêcherait pas l'inflation de rebondir à la faveur de la reprise de l'économie.

En poste depuis près de deux ans, Haruhiko Kuroda semble donc suggérer ne voir aucune nécessité de nouvelles mesures de soutien à l'économie japonaise dans l'immédiat, réaffirmant que l'objectif d'une inflation de 2% restait en vue.

Comme attendu, le comité de politique monétaire de la banque centrale s'est prononcé en faveur du maintien d'un programme de rachats d'actifs de 80.000 milliards de yens (623 milliards d'euros) par an.

L'institut d'émission s'est cependant montré légèrement moins optimiste au sujet de l'évolution à court terme des prix à la consommation.

"L'économie japonaise devrait, en tendance, continuer sa reprise à un rythme modéré", note la BoJ dans un communiqué.

"L'inflation sur un an devrait évoluer autour du zéro à ce stade en raison de la baisse des prix de l'énergie", poursuit la BoJ, qui avait dit le mois dernier que la hausse des prix à la consommation allait "ralentir".

La chute des cours de l'or noir a ramené l'inflation annuelle à 0,2% en janvier, soit un niveau très éloigné de l'objectif de la BoJ.

"En fonction de l'évolution des cours du pétrole, on ne peut exclure la possibilité de voir les prix à la consommation reculer légèrement d'une année sur l'autre", a déclaré Haruhiko Kuroda lors d'une conférence de presse.

"A ce stade, je ne pense pas que le ralentissement de l'inflation, qui s'explique essentiellement par la chute des cours du pétrole, va peser dans l'immédiat sur la tendance générale des prix".

La Banque du Japon observe le statu quo en matière de politique monétaire depuis octobre, quand elle avait surpris les investisseurs en annonçant de nouvelles mesures de relance.

"Il n'y a absolument aucun changement dans notre position visant à atteindre notre objectif d'inflation de 2% le plus tôt possible dans un lapse de temps de quelque deux ans", a souligné Haruhiko Kuroda.

Cette promesse d'atteindre une inflation de 2% à un horizon de deux ans avait été faite en avril 2013, ce qui a conduit un journaliste à dire que l'échéance ne pouvait plus être tenue.

"Je ne pense pas que l'atteinte de cet objectif soit devenu particulièrement difficile", a répondu le gouverneur de la BoJ, soulignant que les prix remonteront au cours du second semestre 2015 à mesure que s'estompent les effets de la baisse des cours du pétrole et que les entreprises augmentent les salaires.

L'économie japonaise est sortie de récession au quatrième trimestre 2014, mais de manière moins franche que ce qui avait été anticipé.

(Benoît Van Overstraeten pour le service français)