La baisse de l'euro et les résultats dopent les actions

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse en début de séance vendredi, portées par la poursuite de la baisse de l'euro après les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et par l'accueil favorable des investisseurs aux résultats publiés par plusieurs poids lourds de la cote.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,74% à 5.495,57 points vers 07h50 GMT après un nouveau plus haut de près de dix ans à 5.497,64. À Francfort, le Dax prend 0,82% et à Londres, le FTSE avance de 0,43%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,63%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,79% et le Stoxx 600 de 0,63%, au plus haut depuis début juin.

Sur le marché des changes, l'euro reste orienté à la baisse et cède 0,17% face au dollar à un peu plus de 1,1630, poursuivant sur la tendance amorcée jeudi en réaction à la décision de la BCE de conserver la possibilité d'augmenter de nouveau ses achats d'actifs en cas de besoin, même si elle prévoit de les réduire à partir de janvier.

"Draghi a joué la sécurité au final, résume Kepler Cheuvreux dans une note. L'extension du QE et les indications sur les taux suggèrent que la BCE estime qu'elle pourrait ne pas avoir besoin d'entamer la normalisation de ses taux avant la mi-2019."

Autre moteur de la hausse: la progression des valeurs technologiques après les résultats supérieurs aux attentes publiés jeudi soir par Alphabet, Amazon, Intel et Microsoft.

L'indice Stoxx européen des "techs" gagne 1,05%. Il profite aussi du bond de 10,61% de Gemalto, l'une des plus fortes hausses du Stoxx 600 après ses résultats trimestriels et un relèvement de recommandation.

Parmi les autres hausses marquantes du jour, Royal Bank of Scotland prend 2,1% après un bénéfice trimestriel supérieur au consensus et à Paris, Total (+1,20%) assure la plus forte contribution à la hausse du CAC après avoir revu à la hausse son objectif d'économies.

Volkswagen s'adjuge 1,75%, la meilleure performance de l'EuroStoxx 50, le numéro un européen de l'automobile ayant relevé sa prévision de bénéfice annuel tandis qu'UBS prend 1,92% en dépit de perspectives globalement prudentes.

LA BOURSE DE MADRID À LA TRAÎNE, LA CATALOGNE INQUIÈTE TOUJOURS

"Les résultats du troisième trimestre sont globalement bons, avec de bonnes surprises et une majorité de sociétés qui dépassent les estimations dans toutes les régions, même si les chiffres d'affaires sont mitigés en Europe", note JPMorgan sur la base de l'ensemble des résultats publiés à ce jour aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

A la baisse, Eutelsat, plus forte baisse du Stoxx 600, chute de 11,85%, après la révision à la baisse de son objectif de chiffre d'affaires.

Egalement sanctionné après avoir réduit ses prévisions, le cimentier LafargeHolcim cède 1,6%.

Le chimiste Clariant abandonne quant à lui 5,29% après l'abandon de son projet de fusion avec l'américain Huntsman.

Sur le front politique, si les décisions de la BCE rassurent, la situation politique en Espagne reste un motif de préoccupation: le Sénat à Madrid doit se prononcer dans la journée sur l'application de l'article 155 de la Constitution afin de mettre sous tutelle l'exécutif régional de Catalogne, après le renoncement du président de celui-ci, Carles Puigdemont, à convoquer des élections régionales anticipées.

La Bourse de Madrid est à la traîne des autres marchés européens, avec une baisse de 0,16%.

Les investisseurs attendent par ailleurs, à 12h30 GMT, la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, attendue à 12h30 GMT et qui devrait marquer un ralentissement en raison de l'impact des ouragans qui ont touché le pays fin août et début septembre.

Le consensus Reuters donne ainsi une croissance à 2,5% seulement en rythme annualisé après 3,1% au deuxième trimestre. En attendant, le dollar gagne près de 0,3% face à un panier de devises de référence.

Sur le marché pétrolier, le Brent se stabilise autour de 59,30 dollars le baril après une nette hausse jeudi, alimentée par la perspective de plus en plus nette d'une prolongation de l'accord entre pays producteurs pour réduire l'offre mondiale.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est en léger repli avant les statistiques hebdomadaires de Baker Hughes sur l'activité du secteur aux Etats-Unis.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)