La baisse de l'euro compense en partie la déception Merkel

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à la mi-séance lundi, la baisse de l'euro atténuant l'impact des inquiétudes liées à la victoire plus étriquée que prévu du camp d'Angela Merkel aux élections allemandes, qui pourrait contraindre la chancelière à des mois de négociations pour former une coalition gouvernementale viable, voire conduire à un nouveau scrutin en cas d'échec.

À Paris, le CAC 40 perd 0,17% à 5.272,52 points à 11h07 GMT mais à Francfort, le Dax prend 0,23%. A Londres, le FTSE recule de 0,02%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est pratiquement inchangé mais le FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,21% et le Stoxx 600 avance de 0,21%.

L'euro recule de 0,6% face au dollar, à moins de 1,1880, au lendemain du scrutin allemand, qui n'a donné que 33% des suffrages à l'alliance CDU-CSU d'Angela Merkel, le plus faible score des chrétiens démocrates depuis la fondation de la RFA en 1949, et qui voit le parti d'extrême droite AfD entrer en force au Bundestag.

Le scénario qui semble pour l'instant le plus probable est celui d'une coalition dit "jamaïcaine" rassemblant la CDU-CSU, les libéraux du FDP et les Verts.

"Une coalition jamaïcaine rendrait sans doute plus difficile la poursuite de réformes dans la zone euro", explique Barclays. "Prendre des décisions difficiles avec une majorité fragile de 52,4% seulement est ardu. Le résultat de l'AfD pourrait pousser certains responsables de la CSU vers une position plus rigide sur le partage du risque budgétaire."

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement du Bund allemand à dix ans est en net recul, à 0,403% et dans son sillage, son équivalent français est revenu sous 0,7%.

Ce repli des rendements défavorise les valeurs financières: l'indice Stoxx des banques perd 0,38% et celui de l'assurance 0,38%.

ALSTOM ET SIEMENS MONTENT, DÉCISION ATTENDUE MARDI SUR UNE POSSIBLE FUSION

La baisse de l'euro assure toutefois un soutien aux actions, qui évoluent au-dessus de leur niveau du début de séance. Airbus, sensible aux fluctuations de la monnaie unique, gagne ainsi 1,42%, la plus forte hausse du CAC.

L'actualité politique a éclipsé en partie la publication de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, ressorti en baisse à 115,2 alors que le marché tablait sur une légère hausse.

Elle aussi influencée par un contexte politique tendu, la Bourse de Madrid abandonne 0,95% à six jours de la date prévue pour le référendum sur l'indépendance de la Catalogne, dont le déroulement reste incertain.

Aux fusions-acquisitions, Alstom et Siemens s'adjugent respectivement 0,12% et 0,6% en attendant, sans doute mardi, des décisions sur un possible rapprochement dans le ferroviaire, une perspective globalement bien accueillie par les analystes financiers.

Lanterne rouge du CAC, LafargeHolcim cède 3,17% après une rencontre avec des analystes dont ceux de Berenberg qui ont surtout retenu des commentaires peu porteurs sur certains grands marchés, dont les Etats-Unis, en dépit de perspectives encourageantes sur les coûts.

La deuxième partie de la séance en Europe pourrait être animée entre autres par les déclarations de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), devant la commission des Affaires économiques du Parlement européen, à partir de 13h00 GMT.

A Wall Street, les contrats à terme sur les grands indices américains suggèrent une ouverture en léger repli et le début de séance s'annonce calme en l'absence de tout indicateur économique ou résultat d'entreprise majeur.

Les investisseurs continuent de surveiller les déclarations concernant la Corée du Nord, la situation dans la péninsule restant très tendue après les déclarations des derniers jours à Pyongyang et Washington et la démonstration de force de l'armée américaine qui a survolé samedi la mer du Japon à l'est des côtes nord-coréennes.

Les valeurs pétrolières américaines pourraient bénéficier de la poursuite de la hausse des cours du brut: le Brent (+1,32%) a atteint son plus haut niveau depuis le 3 janvier, à 57,64 dollars, et le WTI (West Texas Intermediate) se rapproche des 51 dollars, à un pic de quatre mois.

(Edité par Blandine Hénault)