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La baisse des actions se poursuit, l'euro monte encore

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes poursuivent leur repli à mi-séance mercredi, sur fond de remontée ininterrompue de l'euro mais aussi de baisse des cours des matières premières, une évolution qui devrait aussi peser sur Wall Street.

À Paris, le CAC 40 perd 0,64% à 5.281,73 points à 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,32% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,6%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,95%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,86% et le Stoxx 600 de 0,98%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul de près de 0,5%.

Sur le marché des changes, l'euro évolue désormais nettement au-dessus de la barre des 1,18 dollar, dépassant ainsi son niveau du 26 octobre, date de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

A l'appréciation de la monnaie unique s'ajoute la baisse marquée des cours du pétrole (-1,32% pour le Brent à 61,39 dollars) et de nombreux métaux de base (le cuivre cède 0,42%, le nickel 2,42%), conséquence du regain d'inquiétude pour la demande chinoise après une série d'indicateurs inférieurs aux attentes.

En Asie, la Bourse de Tokyo a cédé 1,57% mercredi et l'indice SSE Composite de Shanghai 0,79%.

L'indice mondial MSCI abandonne 0,22% et s'achemine vers sa cinquième séance consécutive dans le rouge, ce qu'il n'avait pas subi depuis début mars.

HSBC rappelle dans une note que la dernière correction boursière en Europe s'est achevée il y a 504 jours, une période d'une longueur sans précédent depuis 2009 et durant laquelle l'indice MSCI Europe exprimé en euros a gagné 30%.

"L'ampleur et la durée du rally qui a suivi la dernière correction rend la probabilité d'un repli avant la fin de l'année de plus en plus probable selon nous", ajoutent les analystes de la banque, en précisant qu'au cours des neuf corrections observées depuis 2009, la baisse du MSCI Europe a atteint 14,4% en moyenne, dans une fourchette de -10,4% à -23%.

LES VALEURS DES MATIÈRES PREMIÈRES ET DE L'ÉNERGIE SOUFFRENT

La baisse de ce mercredi concerne la quasi-totalité des secteurs à l'exception des télécoms, un compartiment défensif qui prend 0,21% en profitant principalement du rebond de 1,97% d'Altice, plus forte hausse du Stoxx 600.

A l'opposé, le compartiment des ressources de base cède 2,87% et celui de l'énergie 1,66%.

TechnipFMC (-3,07%), LafargeHolcim (-2,69%) et Total (-1,16%) figurent parmi les reculs les plus marqués du CAC, dont trois valeurs seulement évoluent en territoire positif.

Les valeurs financières souffrent elles aussi du repli général, qui risque de peser sur leurs activités de marché. Deutsche Bank cède 2,97%, Allianz 1,46%, Crédit agricole 1,31%.

En queue du SBF 120, Lagardère (-4,83%) souffre de son côté d'un abaissement de recommandation par Bank of America Merrill Lynch, passé à "sous-performance".

A la hausse, Airbus prend 2,51% après l'annonce d'une commande de 430 appareils de la famille A320 pour 49,5 milliards de dollars (42 milliards d'euros) aux prix catalogue, l'une des plus importantes de l'histoire du secteur aéronautique.

LA LIVRE STERLING À LA PEINE MALGRÉ LA HAUSSE DES SALAIRES

Sur le marché des devises, l'euro profite entre autres des chiffres définitifs de l'inflation en France, qui confirment une légère accélération de la hausse des prix en octobre, à 1,2% sur un an aux normes européennes.

La livre sterling a parallèlement touché un plus bas de quatre semaines face au dollar après les chiffres de l'emploi et des salaires au Royaume-Uni en octobre, la hausse de 2,2% sur un an des rémunérations globales ne suffisant pas, aux yeux des cambistes, pour modifier les anticipations de statu quo sur les taux britanniques.

Le dollar, lui, cède 0,29% face à un panier de devises de référence et évolue au plus bas depuis le 26 octobre.

La suite de la séance sera animée entre autres par les chiffres des prix à la consommation et par l'indice manufacturier "Empire State" aux Etats-Unis, à moins d'un mois désormais de la prochaine réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale.

Conséquence du regain d'aversion au risque, le rendement des emprunts d'Etat allemands à dix ans est revenu sous 0,36%, en baisse de plus de quatre points de base.

(Edité par Blandine Hénault)