Laïcité : ma crèche de Noël contre ton burkini (ou vice-versa)

Une crèche de Noël à Lucéram (Alpes-Maritimes), en 2010.

Face aux «crispations», privilégier «l’apaisement» : le rapporteur public du Conseil d’Etat qui se penchait sur l'installation de crèches de Noël à Melun en 2012 et en Vendée en 2015, a estimé vendredi qu'elles pouvaient être installées, sous certaines conditions, dans des bâtiments publics.

Par les temps qui courent, les débats politiques, à force d’invoquer la laïcité, pourraient accabler. Voilà donc le très sérieux Conseil d’Etat contraint de trancher une question qui, comme le burkini cet été dernier pourrait, en d’autres circonstances et vue de plus loin (et sans doute de plus haut) que l’Hexagone, prêter à de grands éclats de rire. Il a fallu que la plus haute instance administrative du pays se livre, ce vendredi, à une grave réflexion juridique et philosophique, une exégèse patrimoniale : qu’est-ce donc ontologiquement qu’une crèche ? Un symbole religieux ? Une coutume culturelle et festive ? L’un excluant l’autre ou l’un s’additionnant à l’autre ?

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Un vilain piège, en fait. On imagine mal, à deux mois des fêtes de fin d’année, le Conseil d’Etat interdire purement et simplement les crèches dans les bâtiments publics (les mairies ou les conseils généraux, en l’occurrence) après avoir de facto, fin août, avoir autorisé le port du burkini sur les plages en invalidant les arrêtés pris par quelques municipalités. On imagine le tollé que susciterait une telle décision, mettant, s’il le fallait encore, un peu plus d’huile sur le feu : des cris d’orfraie de tous les identitaires et de leurs affidés, des tweets rageurs de l’abbé Grosjean, une chronique vengeresse d’Eugénie Bastié, une homélie courroucée du très réactionnaire évêque de Bayonne, Marc Aillet, et peut-être même un défilé (maigrelet) de Civitas. On imagine aussi les politiques sommés, les uns après les autres, de prendre position pour ou contre l’âne et le bœuf.

Pour sortir de l’ornière, le Conseil d’Etat, très agité ces derniers jours (...)

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