Laëtitia : que vaut la mini-série inspirée du fait divers sur l'affaire Laëtitia Perrais ?

Avec « Laëtitia », Jean-Xavier de Lestrade offre une adaptation glaçante du livre d’Ivan Jablonka. Anatomie d’un fait divers.                                                          

Pas un pour rattraper l'autre. C'est le triste constat que dresse, épisode après épisode, cette belle série réalisée par le documentariste Jean-Xavier de Lestrade (oscar en 2002 pour « Un coupable idéal ») et inspirée du livre d'Ivan Jablonka, « Laëtitia ou la Fin des hommes ». Le 18 janvier 2011, à Pornic, disparaissait Laëtitia Perrais, 18 ans, dont le corps serait retrouvé démembré un peu plus tard. Le coupable était rapidement identifié, Tony Meilhon, un vague voyou des environs. Mais l'histoire ne s'arrêtait pas là : drapé dans sa dignité, le père de la famille d'accueil de Laëtitia appelait au retour de la peine de mort – l'enquête révèlera plus tard qu'il abusait d'elle et de sa sœur depuis des années. On pourra contester le personnage central du bon flic dans cette reconstitution qui adopte la voie du polar – comme on pouvait reprocher la posture chevaleresque de Jablonka dans son livre. Mais dans un équilibre délicat entre la fascination légèrement sordide et la dignité de la jeune fille, « Laëtitia » marque par la vérité des interprètes : la sœur jumelle (Sophie Breyer, mystère opaque), le père tendre mais violent, le meurtrier (extraordinaire Noam Morgensztern), le père adoptif (Sam Karmann, grand acteur). Mais le pire reste peut-être l'assistante sociale (Alix Poisson), protégée par sa bonne conscience. Une épouvantable mécanique sociale qui réduit les jeunes filles à quantité négligeable. Laetitia,...

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