L’unique espèce de manchots d’Afrique désormais en danger critique d’extinction
“Si nous n’agissons pas vite, nous pourrions assister de notre vivant à la perte de la seule espèce de pingouin du continent Africain”, alerte un expert interrogé par l’agence de presse sud-africaine GroundUp. Lundi 28 octobre, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a inscrit le manchot du Cap à sa liste des espèces “en danger critique d’extinction”. Selon les estimations, on comptait 1 million de ces pingouins au début du XXe siècle, contre seulement 8 000 couples aujourd’hui. Si le rythme de déclin de la population observé ces dernières années se maintient, ils pourraient disparaître à l’état sauvage d’ici dix ans.
“Il existe 18 espèces de pingouins à travers le monde, et le célèbre manchot du Cap est le premier à remplir les critères pour entrer dans cette catégorie”, poursuit GroundUp.
“Nous ne pouvons pas les abandonner”
La principale raison expliquant la chute du nombre d’individus est l’exploitation des ressources halieutiques, notamment sur les côtes sud-africaines et namibiennes où vivent les plus grandes colonies. Le manchot du Cap se nourrit essentiellement de poisson et souffre donc de l’activité des bateaux de pêche. Parmi les autres facteurs invoqués par les spécialistes figurent la collecte sauvage de leurs œufs, la pollution des côtes et la prédation des otaries à fourrure.
“Perdre cet oiseau, ce n’est pas seulement perdre une espèce, c’est un véritable avertissement sur l’état de la biodiversité et la qualité de nos océans”, précise à GroundUp Jo Coumbe, responsable de la communication de l’association de protection des océans Blue Marine.
“Nous ne pouvons pas abandonner les pingouins à leur sort”, affirme Christina Hagen. Le quotidien sud-africain Daily Maverick est allé à la rencontre de cette scientifique, rattachée à l’ONG BirdLife. Elle milite pour la fondation d’une nouvelle colonie de manchots du Cap, dans la réserve naturelle De Hoop.
Outre l’installation de barrières pour préserver les zones de nidification des prédateurs, le principal objectif est d’instaurer des “aires sans pêche” dans un rayon de 30 kilomètres autour des colonies.
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