L’Union européenne, nouveau “far west” des logiciels espions
Un homme descend en courant d’une montagne enneigée, pourchassé par une bande de globes oculaires menaçants. C’est avec cette image singulière que Politico a choisi d’introduire son sujet en une de son édition du 26 octobre, avec le titre : “Comment l’UE est devenue le far west des logiciels espions.”
Un logiciel espion est un programme informatique malveillant que l’utilisateur installe sur son ordinateur ou son appareil mobile – très souvent à son insu – et dont le but est de collecter et de transférer des informations. Selon le média établi à Bruxelles, ces logiciels sont devenus un problème endémique au sein de l’Union européenne (UE). “Si les États-Unis ont pris des mesures sévères à l’encontre de ces technologies, l’Union européenne a tout simplement choisi de ne pas agir, en adoptant l’approche du laisser-faire.” Le titre anglophone constate l’absence de législation supranationale sur cette question au sein du bloc.
Résultat : “au sein de l’UE, les fabricants de logiciels établissent des bureaux dans les États membres où les contrôles à l’exportation sont connus pour être faibles”, explique Steven Feldstein, expert à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, dont les propos sont relayés par Politico. Ces entreprises offrent leurs produits à l’ensemble des États membres, et surtout à leurs gouvernements, en vantant des systèmes pouvant les aider à combattre, notamment, la menace terroriste.
Or, le scandale du logiciel israélien Pegasus, qui a notamment servi à espionner des hommes politiques et des journalistes, montre les dangers encourus par les institutions qui adoptent ces instruments. “La Commission a révélé à Politico qu’elle préparait des orientations pour les gouvernements de l’UE sur la manière d’utiliser les logiciels espions dans le respect des lois européennes sur la protection des données et la sécurité nationale”, rapporte le média anglophone, qui invite tout de même, en guise de conclusion, à ne pas se faire d’illusions.
“L’adoption de ces orientations reviendra, in fine, aux gouvernements nationaux, et ceux-ci se sont jusqu’ici montrés réticents à adopter des mesures susceptibles de restreindre leur accès aux technologies de surveillance.”
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