L’Ukraine veut créer une “zone tampon” sur le sol russe
“Dans ses discours quotidiens”, [Volodymyr Zelensky] semble plus détendu qu’il ne l’a été depuis des semaines”, note la Süddeutsche Zeitung. Dans un message diffusé mercredi 14 août sur Telegram, le président ukrainien dont les troupes ont pris les Russes au dépourvu en réalisant une incursion sur le sol russe le 6 août dernier, a affirmé que Kiev continuait sa progression dans la région de Koursk, faisant état de plus de “100 militaires russes capturés”.
Zelensky a notamment évoqué “la possibilité d’établir des administrations militaires dans les zones conquises par les troupes ukrainiennes”, rapporte le New York Times.
Couloirs humanitaires
Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, a de son côté expliqué que l’Ukraine cherchait à créer dans la région de Koursk “une zone tampon” afin de protéger sa population frontalière des bombardements russes. Kiev, par la voix d’une vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, a aussi fait savoir mercredi que son armée prévoyait d’ouvrir des couloirs humanitaires pour faciliter les évacuations de civils “tant en direction de la Russie que de l’Ukraine”.
L’incursion ukrainienne sur le sol russe a plongé les habitants de la zone occupée dans le désarroi. Alina, une femme russe dont les proches vivent à Soudja, près de la frontière ukrainienne, a expliqué au site russe indépendant Meduza qu’il était “trop tard pour qu’ils s’en aillent”. “Je ne sais même pas comment ils s’en sortiraient – tout est miné et il y a des drones partout, c’est dangereux”, souligne-t-elle.
Une “nouvelle ligne” de front fragile
Source d’“embarras majeure pour Poutine”, selon Politico, l’incursion ukrainienne pourrait permettre à Zelensky d’utiliser les zones conquises comme “monnaie d’échange dans les négociations” avec la Russie, souligne de son côté la Süddeutsche Zeitung.
La stratégie de Kiev a “habilement placé la Russie sur la défensive, créant une nouvelle ligne de front, bien qu’elle soit petite, dans une guerre où Moscou a longtemps eu le dessus”, analyse le New York Times. Si la Russie décidait de faire “venir des renforts en grand nombre d’autres parties du front, cela pourrait soulager les troupes ukrainiennes qui luttent pour repousser les attaques russes incessantes, en particulier dans l’est de l’Ukraine”, estime par ailleurs le quotidien américain.
[...] Lire la suite sur Courrier international
Sur le même sujet :
L’incursion ukrainienne “recevra une réponse digne de ce nom”, promet Poutine
Assaut ukrainien en Russie : la prise de Soudja avive le nationalisme de Kiev
Poutine invité officiellement au Mexique : “C’est soutenir un criminel”
Des armes allemandes utilisées par Kiev en Russie ? Berlin s’en lave les mains