« L’Ukraine n’est manifestement pas prête à accepter toutes les règles de l’Union »
La guerre en Ukraine et les conclusions de la Conférence sur l'avenir de l'Europe ouvrent un débat sur la taille de l'Europe, ses missions, ses processus de décision. Jean-Dominique Giuliani, le président du think tank Fondation Robert-Schuman, livre son analyse des propositions d'Emmanuel Macron et de Mario Draghi.
Le Point : Emmanuel Macron propose de faire patienter les pays européens démocratiques dans une « communauté politique européenne » en songeant à l'Ukraine mais aussi au retour du Royaume-Uni. Qu'aurait pensé Robert Schuman de cette proposition, selon vous ? À l'opposé, Mario Draghi a déclaré devant le Parlement européen qu'il fallait, au contraire, hâter l'adhésion des pays des Balkans occidentaux… N'y a-t-il pas encore beaucoup de haine entre eux après l'éclatement de l'ex-Yougoslavie ?
Jean-Dominique Giuliani : Il ne m'appartient pas de faire parler les pères fondateurs de l'Europe et je ne le ferai jamais. Ce qui est évident, c'est qu'ils ont réussi à ramener la paix sur le continent en mobilisant les adversaires d'hier autour d'un projet pacifique d'unification progressive par le partage des intérêts.
À LIRE AUSSIRobert Schuman, ce père de l'Europe mal-aimé
Cette méthode demeure la plus efficace pour surmonter nos passés guerriers en respectant nos identités. Jamais les pères de l'Europe n'auraient pu imaginer une telle réussite de leurs projets ! La question qui se pose désormais à nous est simple : nos succès attirent et, à nos frontières, o [...] Lire la suite