Dans l’ombre du narcobanditisme

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« C’est ici la collecte pour la jeune fille ? » Une femme âgée vient de faire irruption dans la minuscule pièce du centre social Château Saint-Loup à Saint-Thys, situé à quelques mètres des lieux du drame. Une bibliothèque et sa petite cinquantaine de livres jeunesse, une table, une cafetière : l’équipement de ce CCO (centre de culture ouvrière) est minimaliste. Il est à peine 10 heures et déjà les habitants du quartier s’y pressent pour apporter leur soutien à la famille de Socayna, l’une des dernières victimes du narcobanditisme marseillais, touchée par une balle perdue dans son appartement. Un mot, une attention, un signe de reconnaissance : ils sont accueillis les uns après les autres par des travailleurs sociaux légèrement dépassés par les événements. « Une cellule de crise a été mise en place, précise l’un d’eux, des psychologues prennent en charge les habitants, mais il y a beaucoup de demandes, les gens ne comprennent pas ce qui s’est passé… tout le quartier est sous le choc. » Pourtant, une fois franchis les murs du CCO, les rues sont désertes : ce mercredi matin, tout le quartier est comme sonné.

Tout le monde vit dans
la hantise d’une récidive

Il faut dire qu’en dehors du centre culturel, Saint-Thys ne semble pas vraiment propice au lien social. Enclavée entre le quartier Saint-Loup et La Valbarelle, la cité ressemble à toutes les autres cités du Sud marseillais, situées dans les hauteurs de la ville et placées comme des remparts de béton juste avant les c...


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