"L’OL, ce n’est pas Textor, ce n’est pas Cucci", Aulas règle encore ses comptes

"L’OL, ce n’est pas Textor, ce n’est pas Cucci", Aulas règle encore ses comptes

C’est une guerre ouverte. Entre tirs croisés et actions judiciaires. Déjà plombé par une crise sportive, avec un seul point pris en trois journées à l’heure de recevoir le PSG ce dimanche, l’OL doit faire face à une bataille entre sa direction actuelle et Jean-Michel Aulas, son ancien boss. Comme l’a révélé ce mercredi L’Equipe, une procédure lancée auprès du tribunal de commerce de Lyon a permis à Jean-Michel Aulas de faire saisir les comptes de l'OL et de bloquer 14,5 millions d'euros en plein mercato. Le club a essayé de faire annuler cette saisie mais le tribunal de commerce a rejeté sa demande.

"La décision du tribunal de commerce est importante. Elle dit qu’on a affaire à un acheteur qui met tout en œuvre pour ne pas honorer ses engagements contractuels. Qui manœuvre pour ne pas payer la valeur de l’OL. Le tribunal dit bien que Eagle n’a pas d’autre choix que de payer son dû au vendeur. Qu’Eagle s’est engagé à voter en faveur de ce rachat. Et que comme Eagle est le seul à pouvoir convoquer l’assemblée générale pour acter ce vote, il se donne à lui-même le moyen de ne pas payer ce qui est dû de manière indubitable", insiste ce mercredi Jean-Michel Aulas.

Initialement nommé président exécutif pour trois ans au moment de la vente de son club au groupe Eagle Football, puis révoqué de son poste dès le 5 mai dernier, il reste actionnaire minoritaire de l'OL à hauteur de 8,7%, via sa société Holnest. L'accord de cession prévoit que Eagle Football lui rachète ses parts, un tiers de ces actions était prévu le 10 août, a expliqué Jean-Michel Aulas, précisant que les deux autres tiers devaient être vendus le 31 décembre 2024. C'est pour se prémunir d'un défaut de paiement de cette créance qu'une saisie conservatoire de 14,5 millions (pour le premier tiers) a été demandée et donc obtenue.

"Je connais mon club, je connais mes supporters"

"Eagle est conseillé par les meilleurs avocats de la place française et a eu l’occasion de faire valoir tous les arguments pour lever la saisie des comptes et le tribunal a non seulement laissé saisir les comptes, mais alors que cette saisie était contestée le tribunal a eu l’occasion par une seconde décision rendue par un autre magistrat de confirmer les inquiétudes de Holnest en exposant la stratégie de non-paiement d’Eagle. Cette seconde décision est donc rendue à la demande d’Eagle qui a fait une procédure en rétractation et que cette demande a été intégralement rejetée par le tribunal. Cette seconde décision de justice intervient non seulement à la demande de Textor, mais malheureusement elle renforce à la fois mes inquiétudes et mes précautions", ajoute l’ancien patron de l’OL.

Avant de tacler une nouvelle fois John Textor et Santiago Cucci, président exécutif des Gones : "J’ignore ce que Cucci ou Textor ont pu prétendre sur un prétendu non-respect de mes engagements à moi, mais je veux faire remarquer que la décision d’aujourd’hui du tribunal de commerce a été rendue par un magistrat qui avait tous les éléments contractuels et qui a pu constater que c’est uniquement Textor et Eagle qui ne respectent pas leurs engagements. Et vous pouvez être sûrs que s’il y avait eu la moindre difficulté de mon côté, Textor aurait gagné la rétractation des saisies qu’il demandait. Au 30 août 2023, la justice me donne raison de faire ce que je fais. Ça ne m’étonne d’ailleurs pas que John Textor ait fait une conférence de presse la veille de la date où il savait qu’une décision défavorable pour lui serait rendue. Je veux bien croire que la meilleure défense soit l’attaque, mais d’un côté vous avez une conférence de presse avec des propos loufoques, et de l’autre vous avez une décision de justice…"

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En grande forme, Aulas conclut : "Enfin, à tous ceux qui disent que je dénigre le club que j’ai construit pendant 36 ans, dont Santiago Cucci : heureusement que l’OL ne se résume pas à quelques mois de management de Cucci et de Textor. L’Olympique lyonnais, ce n’est pas Textor. Ce n’est pas Cucci. Je connais mon club, je connais mes supporters. Je sais qu’ils ne vont pas se tromper de camp et se laisser berner entre quelqu’un qui a consacré 36 ans de sa vie à ce club et qui y sera toujours fidèle, et un investisseur étranger dont les intérêts sont entre le Brésil, le Royaume-Uni, la Belgique et le Rhône… mais le cœur nulle part !"

Article original publié sur RMC Sport