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L’Italie, pays en voie de dépeuplement

Chute de la natalité, hausse de la mortalité et exode de ses résidents, natifs ou immigrés, la population italienne diminue. Du jamais-vu depuis la Première Guerre mondiale.

Rocco n’a plus de frères. Ni de sœurs d’ailleurs. Et à ce rythme, il n’aura bientôt plus beaucoup de familles. En effet, pour la première fois depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la population italienne a reculé l’an passé. D’environ 150 000 personnes, l’équivalent d’une ville comme Cagliari ou Rimini.

Les dernières données de l’institut national de la statistique ont créé l’émoi. Avec plus de 21,4 % de ses résidents âgés de plus de 65 ans, la péninsule était déjà le pays le plus vieux d’Europe (la moyenne dans l’UE est de 18,5 %). Elle perd désormais environ 400 habitants par jour, près d’un toutes les trois minutes. «Les Italiens, un peuple en extinction», titrait, alarmiste, il y a quelques jours le quotidien Il Foglio.«Les décès ont augmenté, tandis que les naissances ont continué à diminuer, et la contribution démographique des immigrés s’est considérablement réduite», note le sociologue Ilvo Diamanti.

Le souvenir des familles nombreuses italiennes s’est depuis longtemps effacé. Dès la fin des années 70, le nombre d’enfant par femme est ainsi tombé au-dessous de la barre de deux. Il est aujourd’hui de 1,37 (contre environ 2,0 en France). Et l’image de Sophia Loren, en grossesse perpétuelle dans Hier, aujourd’hui et demain pour éviter d’être conduite en prison, appartient résolument aux archives de la cinémathèque. Y compris dans le sud de la Botte où le taux de natalité est désormais sensiblement le même que dans les régions septentrionales. C’est même à Bolzano, à la frontière autrichienne, que les berceaux sont les plus nombreux.

Hécatombe. «Très souvent les couples italiens s’arrêtent au premier enfant, détaille le professeur à l’université Bicocca de Milan Gian Carlo Blangiardo. Les logements coûtent cher, il y a peu de crèches, et il est encore difficile pour les femmes de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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