L’Irak en toile de front

Brian Van Reet, vétéran américain, et Samira Sedira racontent tous deux les ravages des conflits au Moyen-Orient

Les guerres, on le sait, sont d’inépuisables sources d’inspiration pour les romanciers. Violence, amoralité, injustice, peur, désespoir, orgueil…, elles charrient la plupart des sentiments que brassent en continu les auteurs de fictions. Après la guerre d’Algérie à l’automne dernier, les conflits successifs qui ont déchiré l’Irak ces dernières décennies sont le cadre de deux très beaux romans, le Fer et le feu de Brian Van Reet, et la Faute à Saddam de Samira Sedira. Centrés sur les ravages psychologiques que produit la guerre sur des jeunes gens que rien n’a préparés au feu des canons et autres missiles intelligents, ces textes n’ont rien en commun, ni dans le style ni dans l’intrigue, et pourtant ils laissent la même trace, celle de l’absurde, de la tragique bêtise autodestructrice des hommes.

Brian Van Reet est un vétéran de la guerre d’Irak de 2004. Il avait 20 ans au moment des attentats de New York, en 2001. Ce petit-fils de militaires s’est alors engagé pour deux ans dans l’armée où il a servi comme équipier dans un char au Moyen-Orient. Il y restera finalement quatre ans. Quatre longues années qui l’ont vacciné à jamais contre les opérations militaires. A son retour, il prend des cours d’écriture et, pour exorciser les horreurs dont il a été témoin, commence à écrire des nouvelles, puis ce premier roman à la structure complexe mais au style aussi acéré qu’une lame de couteau. Complexe car plusieurs voix se font entendre à des moments différents et il faut un certain temps pour le comprendre. Le personnage principal est une jeune femme, Cassandra, engagée dans un régiment blindé de cavalerie. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle est là, elle est surtout préoccupée par la difficulté à s’imposer dans cet univers d’hommes, de gros bras et de grandes gueules. Autres figures marquantes, un jihadiste «à l’ancienne», convaincu de la nécessité de (...)

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