L’instauration d’une police universitaire embrase les campus grecs

La présence d’une police spéciale sur les campus, à laquelle s’ajoute une entrée filtrée par des cartes magnétiques et la vidéosurveillance, figurait parmi les priorités du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis depuis son élection, en juillet 2019. Elle doit se concrétiser à partir du mois de juin, après avoir été adoptée par le Parlement l’année dernière.

Pour ses partisans, la création d’une police universitaire doit permettre de sécuriser des facultés qu’ils estiment être aux mains de groupuscules d’extrême gauche et être des plaques tournantes de la drogue.

Mais elle représente également l’une des mesures les plus contestées par l’opposition et les organisations étudiantes, et un véritable sujet de tensions au sein des universités.

“Théâtre de violences”

Sur plusieurs campus du pays et notamment à Thessalonique, les protestations se multiplient, donnant lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Jeudi 26 mai, les événements ont pris une tournure dramatique : un étudiant, blessé, a dû être conduit à l’hôpital.

“L’université Aristote de Thessalonique, première université où le gouvernement veut installer la police universitaire, s’est transformée depuis plusieurs jours en un théâtre de violences dont les seuls responsables sont le gouvernement et les autorités rectorales”, accuse Efsyn. “Voilà l’université dont rêve le gouvernement : au service du marché et à la merci de la police, sans organisation étudiante ni vie politique, dans un silence de mort”, tance le quotidien d’opposition, rappelant que le chômage des jeunes atteint 30 % .

“Le gouvernement poursuit dans la voie de la violence dans laquelle il s’est engagé il y a trois ans”, s’inquiète de son côté News247. Le site d’opposition s’en prend vertement à un gouvernement accusé de vouloir démanteler l’enseignement public :

“Le gouvernement a montré par tous les moyens, législatif, verbal, symbolique, opérationnel, qu’il déteste l’éducation publique. Dans le cas de l’enseignement supérieur, il déteste non seulement son caractère public, mais aussi le poids historique qu’il porte.”

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