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L’instant où – Jonathann Daval avoue le meurtre d’Alexia

L'instant où - Jonathann Daval avoue le meurtre de sa femme Alexia - BFMTV
L'instant où - Jonathann Daval avoue le meurtre de sa femme Alexia - BFMTV

"Moi, j’ai attendu presque 50 ans pour verser des larmes pour quelque chose. Et puis, maintenant, on n’arrête plus de pleurer…" Deux ans et demi après le meurtre de sa fille Alexia Daval, Jean-Pierre Fouillot se confie à BFMTV. Face à Dominique Rizet et Fabien Randrianarisoa pour notre podcast "L’instant où", il raconte avec son épouse Isabelle:

"Nous, notre vie s’est arrêtée il y a deux ans".

C’est le 30 octobre 2017 qu'Alexia, leur fille de 29 ans, est retrouvée morte, dissimulée sous des branchages et partiellement brûlée, en Haute-Saône. Son mari Jonathann se fait d’abord passer pendant trois mois pour un époux éploré, sans nouvelles de sa femme partie faire son jogging. Puis il reconnaît, le 29 janvier 2018, l'avoir frappée et étranglée à leur domicile de Gray-la-Ville, lors d'une violente querelle conjugale.

Quelques jours plus tard, l’affaire connaît un nouveau revirement. Jonathann Daval change sa version des faits, met en cause son beau-frère Grégory Gay et s’enferme dans cette histoire.

L’avocat de la famille Fouillot, Me Gilles-Jean Portejoie a alors une idée pour le faire craquer: organiser une confrontation, avec tous les membres de sa belle famille. Séparément.

"Il s'est jeté à mes genoux"

A cet instant, "je voulais aller sur la corde sensible", se souvient Isabelle Fouillot.

"Je l’aime… je l’aimais ce gamin, donc je voulais savoir ce qu’il avait dans sa petite tête. Je me suis dit qu’en lui amenant une photo d’Alexia et du chat, cela allait peut-être lui déclencher quelque chose".

"Quand je suis arrivée, je lui ai dit 'bonjour Jonathann' gentiment et je l’ai regardé. Il m’a saluée d’un geste de la tête. J’étais quasiment à côté de lui. J’avais lu une phrase de madame de Staël 'comprendre, c’est pardonner' et je suis partie là-dessus”, précise-t-elle. “Je lui ai dit que je voudrais bien comprendre et que peut-être nous pourrions ainsi lui pardonner. Et, lui, reconstruire sa vie".

Une stratégie qui s'avèrera fructueuse.

"Je lui ai demandé ce que cela lui faisait de revoir la photo. Il l’a regardée… Et tout s’est passé en une fraction de seconde. Il s’est jeté à mes genoux. Je l’ai relevé et puis je l’ai pris dans mes bras. Il a avoué que c’était lui qui l’avait tuée."

"On l'a quand même embrassé"

Après ces aveux, la famille Fouillot passe dans une pièce indépendante pour discuter ensemble avec Jonathann Daval.

"Je lui ai alors demandé si c’était lui pour la crémation… Et là, il a juré que non", ajoute la mère d’Alexia Daval. "A la fin de la conversation, il pleurait sur lui, sur ses misères à lui, qu’il avait maintenant en prison", regrette Jean-Pierre Fouillot.

Comment quittent-ils l’assassin de leur fille? Jean-Pierre Fouillot hésite, mais raconte:

"On l’a quand même embrassé..."

C’est à l'issue d'une reconstitution du meurtre que Jonathann Daval admettra avoir procédé à la crémation partielle du corps d'Alexia dans un bois voisin. Il sera jugé en novembre à Vesoul. Son procès avait été initialement reporté en raison de l'épidémie de coronavirus. Il est poursuivi pour "meurtre sur conjoint", des faits passibles de la réclusion à perpétuité.

> Notre podcast "L'instant où" de Dominique Rizet et Fabien Randrianarisoa

Article original publié sur BFMTV.com