L’ingénierie du bois pourrait-elle être plus verte à l’avenir ?

Produire du bois de construction à haute performance sans utiliser de produits chimiques ni de traitement à forte consommation d’énergie, c’est la piste explorée par des chercheurs de l’Université de Maryland (États-Unis). Ils ont trouvé une solution innovante pour réduire l’empreinte carbone de l’ingénierie du bois : modifier le génome du bois.

Les forêts comptent parmi les principaux puits de carbone de la planète. En effet, durant toute leur phase de croissance, les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère, un des gaz responsables de l’effet de serre : sous l’action de la lumière du soleil, les arbres transforment le CO2 présent dans l’atmosphère et l’eau du sol en glucose et en oxygène. Grâce à ce mécanisme appelé photosynthèse, les arbres poussent en fixant durablement le CO2 dans leur bois.

Ce processus naturel du bois par photosynthèse cesse une fois que l’arbre arrive à maturité. L’arbre n’absorbe alors plus de CO2 mais continue de stocker le CO2 emmagasiné lors de sa croissance. Lorsque l’arbre est coupé et transformé, cette séquestration de CO2 se poursuit et ce jusqu‘à dégradation complète du bois.

Fabriqué à partir de bois traditionnel, le bois d’ingénierie est de plus en plus exploré en tant qu’alternative durable aux matériaux de construction conventionnels comme l’acier, le ciment, le verre et le plastique. Le bois d’ingénierie nécessite pourtant un traitement avec des produits chimiques, une importante quantité d’énergie et produit des déchets considérables. De quoi s'agit-il ?

La lignine, un obstacle à la production de fibres de bois

C’est grâce à la lignine, polymère complexe, que les végétaux ont leur structure rigide et leur résistance. A l’état naturel, la lignine est présente en grande quantité dans le bois : elle lie les fibres cellulosiques des parois cellulaires du bois pour leur conférer une résistance structurelle et les protéger contre les agents pathogènes.

Mais la lignine fait aussi barrière à l’Homme, en particulier dans la production de fibres de bois : elle rend le bois plus difficile à traiter. Pour permettre des traitements qui modifient la structure naturelle du bois - comme la densification pour améliorer ses propriétés mécaniques ou sa résistance aux UV -, il faut généralement éliminer partiellement ou totalement la lignine du bois.

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