L’Indonésie sévit contre la vente de vêtements d’occasion importés

En Indonésie, “tous les volets des kiosques du marché Cimol Gedebage sont tirés depuis que le ministre du Commerce a interdit la vente de vêtements d’occasion importés”, rapporte Kompas.

Ce célèbre marché situé à Bandung, capitale indonésienne de la mode, s’étend sur 14 000 m2 et abrite plusieurs milliers de stands vendant des fripes de grandes marques. Le 20 mars, la police a fait une razzia et est tombée, ô surprise, sur 200 balles de vêtements d’occasion importés illégalement.

Cette activité “perturbe l’industrie textile nationale”, avait déclaré le 15 mars le prsident indonésien Joko Widodo, cité par Koran Tempo.

Il serait temps, estime Kompas, que le gouvernement mène une enquête sérieuse afin de révéler aux consommateurs comment toute cette marchandise se retrouve massivement sur les marchés, dans certains centres commerciaux et sur des sites de vente en ligne.

Le ministre des Coopératives et des Petites et Moyennes entreprises, Teten Masduki, a reconnu que, malgré un décret de 2015 interdisant les importations de vêtements d’occasion, ce trafic a augmenté de 623 % en 2022. Interrogé par Kompas, il a réfuté “l’argument des écologistes selon lequel l’utilisation de vêtements usagés importés serait vertueuse pour l’environnement. S’il existe en effet des créations de l’industrie du textile et de designers qui recyclent des restes de matériaux, il s’agit de produits nationaux et non de vêtements d’occasion importés.”

Ramadan

Avant qu’un compromis ne soit trouvé entre le gouvernement et les fripiers, pour ces derniers cette interdiction est une catastrophe. Elle tombe juste au début du ramadan, la période de l’année où les Indonésiens achètent le plus de vêtements pour préparer les festivités familiales de la fin du mois de jeûne.

Pour Jemmy Kartiwa Sastraatmaja, président de l’Association indonésienne du textile (API), c’est un mal nécessaire, car ce trafic “menace la vie des 3 millions de travailleurs indonésiens du textile”, sachant que ce secteur a été particulièrement affecté par la pandémie. En 2022, près de 90 000 ouvriers ont été licenciés, et la tendance risque de se poursuivre en 2023, à tel point que le gouvernement a autorisé les entreprises à réduire de 20 % le salaire de leurs employés pour maintenir l’emploi.

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