L’incurable goût de vivre

La prose lyrique et déchirante de Nina Riggs condamnée par le cancer

Comme une personne qui a traversé elle-même la terrible expérience de voir l’homme qu’elle aime se battre contre une grave forme de cancer - ce que je relate dans mon dernier livre -, vous pourriez penser qu’un récit de confrontation avec la maladie en phase terminale serait le dernier ouvrage que j’aurais envie de lire. Et vous auriez raison, car depuis un an et demi que mon mari Jim est mort, j’ai plutôt cherché des histoires pleines d’espoir, et de celles qui dégagent des bouffées de joie.

Mais il y a une chose surprenante. Le livre dont je veux vous parler - The Bright Hour de Nina Riggs - est à la fois l’histoire d’une jeune femme confrontée à un cancer en phase terminale, et une histoire d’un optimisme réjouissant.

Nina Riggs était une jeune femme et une mère, une poétesse, mariée à un homme qu’elle adorait. Elle se trouvait confrontée à la mort imminente de sa propre mère du cancer (bien trop jeune), quand elle apprit qu’elle avait elle-même un cancer du sein au stade 4.

Parfois c’est guérissable, mais dans le cas de Nina Riggs, aucun des traitements qu’elle a tenté n’a obtenu de succès. Le cancer s’est diffusé rapidement, sans pitié. A la différence de beaucoup de personnes confrontées à une maladie incurable qui ne veulent pas reconnaître la réalité de leur état, Nina a choisi de regarder carrément la maladie dans les yeux, et de décrire une mère de 39 ans, avec deux jeunes fils, en train de mourir.

Au moment où son livre est sorti aux Etats-Unis, Nina Riggs était partie. C’est le témoignage le plus fort que je connaisse, par sa puissance d’écriture et d’humanité, au point que sa voix reste si vivante. Quand j’ai atteint la dernière page, et que j’ai dû lui dire au revoir, j’ai senti que je connaissais cette femme. Je la connaissais et je l’aimais.

Ce n’est pas difficile de voir que ce livre a été écrit par une poétesse. L’écriture est lyrique, incroyablement belle, déchirante. Parfois drôle. (...)

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