La surprenante histoire de la lettre Ꝃ (K/), emblème de l’identité bretonne et finalement proscrite par la France

En Bretagne, de nombreux noms de famille et noms de lieux commencent par "Ker" : Kermeur, Kerdual, Kerbihan, etc. Mais avant de prendre cette forme-là, ces mots étaient écrits d’une autre manière. Dans la langue bretonne, on utilisait l’abréviation Ꝃ, un K barré. "Il faut rappeler que 'ker' vient de 'caer' qui, en vieux breton, désignait un endroit fortifié puis, à partir du 10e siècle, un hameau et tout regroupement de maisons. C’est à partir de là qu’on a vu une prolifération des localités avec ce préfixe dans toute la Basse-Bretagne", indique Yann Riou, ethnolinguiste et auteur d’une étude sur le sujet, lors d’un échange avec le média Graphéine.

Cette particularité a donc été utilisée pendant très longtemps pour nommer des individus, mais aussi des lieux-dits. "C’est une lettre de l’alphabet français sur laquelle il y a un signe ajouté, à savoir une barre sur le jambage. Avant 1900, ce 'K barré' était utilisé pour orthographier les noms commençant par 'Ker'. C’est ainsi que, par exemple, le nom de famille Kergall s’écrivait KGall dans les registres de naissance, mariage, décès ou baptême", poursuit l’expert. Malheureusement, cette lettre a eu un destin tragique puisqu’elle a été interdite par l’administration française. "En 1895, un arrêt du Conseil d’État va ordonner l’interdiction du K barré. Une prohibition rappelée en 1955 par une instruction générale relative à l’état-civil pour qui ce signe constitue une 'altération manifeste de l’orthographe'", explique Yann Riou, précisant (...)

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