Publicité

L’incroyable combat d’une famille syrienne face à la Caf

image

Photo : AFP

La Caisse d’allocations familiale demande un document attestant de la situation du mari. Problème, il a été enlevé par Daesh en 2013, et sa femme ne sait pas où il est.

Une famille de réfugiés syriens prise au piège… de la Caf. La caisse d’allocations familiales demande à Zubaida Kharbutly, une femme syrienne arrivée en France en mars 2015 avec ses enfants, un document attestant de la situation de son mari. Qu’elle ne peut pas fournir, puisqu’il a été enlevé par Daech, rapporte Slate.

En juin 2013, Daesh prend la ville de Raqqah, en Syrie. Ismaeel Alhamed, chirurgien, organise la résistance pacifique, en appelant à des sittings. Il disparaît mystérieusement en novembre, alors que Daech multiplie les enlèvements d’opposants dans la région.

Une situation incroyable

Sa femme, Zubaida Kharbutly, lance sa recherche dans tout le pays, en vain. En mars 2015, ils décident de quitter leur pays pour la France, où le statut de réfugié leur est rapidement accordé. Pour survivre, la famille fait une demande d’allocations à la Caf. C’est là que tout se complique.

La Caisse d’allocations familiales a demande à Zubaida Kharbutly son statut marital précis. Elle a le choix entre cocher la case “séparée de fait de son mari”, c’est-à-dire en instance de divorce, ou alors être “séparée géographiquement”. Sauf que son cas n’entre dans aucune des deux cases. Une situation relayée par son avocat sur Twitter.

A défaut, l’agent de la Caf la met dans la seconde case. Le piège est terrible pour la femme, puisqu’on lui demande alors de produire, pour son mari, deux pièces d’identité de moins de trois mois, et un justificatif de son mari.Après avoir expliqué la situation, la Caf lui demande alors de produire un avis de recherche de la police.

La situation résolue

La Caf lui demande alors de produire un document jusitifiant que son mari est incarcéré. Imaginez un peu Zubaida Kharbutly demander un certificat à Daesh. Ridicule.

Rebondissement dans cette affaire kafkaïenne, la après 4 mois de blocage, la Caf a indiqué à Slate qu’une erreur technique dans l’interprétation du droit a été commise par l’agent de la Caf des Bouches du Rhône”. La famille va donc “continuer de percevoir les prestation auxquelles elle a droit”. Un moindre mal.