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L’imperturbable juge qui défie l’Argentine

Une affiche dénonçant, à Buenos Aires le 12 août, la décision du juge Griesa en faveur des fonds vautours.

Réputé indépendant, l’Américain Thomas Griesa n’entend rien céder dans le dossier des fonds vautours.

En Argentine, il a écopé à peu près de tous les surnoms, la presse affirmant même que «le juge a complètement perdu la tête». Aux Etats-Unis, l’administration Obama a aussi marqué sa réserve face à ses décisions, en s’inquiétant des conséquences qu’elles pourraient avoir sur la politique étrangère du pays. Pourtant, à 83 ans, Thomas Griesa, le juge du district fédéral de New York au cœur de l’affaire des fonds vautours, ne fléchit pas. Bien au contraire. La semaine dernière, il a fait planer la menace d’attaquer Buenos Aires pour «outrage au tribunal» en accusant le gouvernement argentin de diffuser des informations «fausses et trompeuses». Pas moins.

Cela fait en réalité plus de dix ans que ce petit homme au dos voûté et au visage creusé gère le dossier de la dette argentine aux Etats-Unis. Mais c’est sa décision, le 26 juin, de bloquer le versement de 539 millions de dollars (406 millions d’euros) par la Banque centrale d’Argentine à la Bank of New York qui a déclenché la tempête. Le magistrat a décrété que Buenos Aires devait payer 1,3 milliard à une partie de ses créanciers, des fonds spéculatifs qui avaient accepté une forte décote sur leurs titres en 2001. Un jugement qui place le pays en défaut de paiement partiel et affole la planète.

Pour ceux qui le connaissent, les prises de position de Thomas Griesa n’ont rien de surprenant. «Il agit comme il l’a toujours fait, assure Arthur Fergenson, l’un des conseillers du cabinet d’avocats Ansa Assuncao LLP, qui fut greffier auprès de Griesa. Aux Etats-Unis, poursuit-il, les juges ne mènent pas l’instruction. On leur présente le dossier et ils rendent des jugements suivant les éléments qui sont devant eux. C’est la démarche qu’il a adoptée avec l’Argentine. Il a pris la décision qu’il considérait être la plus juste, comme ce fut le cas durant toute sa carrière.»

John Lennon. A New York, ce natif de Kansas City, dans le (...)

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