L’impact écologique et économique des espèces envahissantes, une menace globale
C’est le principal résultat de l’évaluation des effets négatifs de l’introduction d’espèces exotiques dans de nouveaux milieux publié par l’Ipbes. Ce phénomène touche désormais tous les continents et menace la nature, la sécurité alimentaire et la santé humaine.
C’était une demande des 143 Etats membres de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) formulée à la suite de la remise du rapport global d’évaluation de l’état de santé de la nature en 2019. Désignées comme l’une des cinq causes de la disparition accélérée des espèces animales et végétales (avec la destruction des espaces naturels, l’exploitation des animaux et végétaux par l’homme, la pollution et le changement climatique), les espèces exotiques envahissantes devaient faire l’objet d’un rapport scientifique spécifique. Ce sont les conclusions de cette mission qui viennent d’être rendues publiques ce 4 septembre. L’étude qui s’appuie sur 13 000 articles de chercheurs et contributions diverses dont celles des peuples autochtones vivant au plus près de la nature, dresse un tableau alarmant.
Les dix espèces les plus invasives au monde. © Ipbes
En l’état actuel des connaissances, plus de 37 000 espèces ont réussi à s’installer dans des régions autres que celles de leur origine. Tous les ans, 200 nouvelles espèces émergentes sont enregistrées. Au niveau mondial, plus de 3500 espèces sont considérées comme envahissantes, c’est-à-dire qu’elles prolifèrent et occupent des espaces au détriment des espèces locales. Le rapport définit ainsi 1061 plantes, 1852 invertébrés, 461 vertébrés et 141 microbes à l’expansion spectaculaire. 37% d’espèces exotiques étaient déjà connues dans les années 1970. Elles devraient augmenter de 36% d’ici à 2050 par rapport à 2005. 34 % des impacts des invasions biologiques ont été signalés dans les Amériques, 31 % en Europe et en Asie centrale, 25 % en Asie et dans le Pacifique et environ 7 % en Afrique.
Une espèce sur cent parvient à s'implanter et à proliférer
La forte augmentation des invasions biologiques est la conséquence directe de l’activité humaine. Les espèces animales et végétales (à l’exception des oiseaux migrateurs, des poissons et de certains mammifères)[...]
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