Sur l’immigration, Athènes se rebiffe contre Berlin
Les messages envoyés par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, depuis Vienne mi-septembre au sujet de l’immigration ne s’adressaient pas à l’Allemagne, mais à tous ceux qui envisagent de poursuivre des politiques nationales sur un sujet au cœur de la cohésion européenne. Selon des sources bien informées, Athènes est déterminé à adopter une position très dure à l’égard de l’Allemagne, en particulier après les récentes décisions du gouvernement allemand de renforcer les contrôles aux frontières terrestres occidentales du grand pays. Et cela parce que cette décision a des ressorts politiques, à savoir l’effondrement électoral des socialistes du chancelier Olaf Scholz, d’autant que la situation ne devrait pas changer de manière significative en vue des élections nationales en Allemagne à l’automne 2025.
Athènes va insister sur le respect strict de la zone Schengen et le gouvernement grec maintiendra sa position au sujet du pacte sur la migration et l’asile, insistant sur un partage équitable des charges entre tous les pays et pas seulement pour ceux constituant les portes d’entrée en Europe. Il maintiendra cette position après décembre, lorsque la nomination des nouveaux commissaires européens sera finalisée. La Grèce cherchera également à conclure une alliance avec d’autres pays, comme l’Autriche et la Pologne, et principalement les pays du Sud. L’Italie a la même perspective, tandis que l’Espagne et le Portugal (tous pays situés aux frontières extérieures de l’UE) subissent les mêmes problèmes.
Principales revendications
Les difficultés dans les relations avec Berlin en matière d’immigration ne sont pas nouvelles – c’est une question qui a été au centre de la politique allemande ces dernières années. Elles ont été évoquées – à huis clos – au moins trois fois en 2023, la dernière étant lors de la visite du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à Berlin pour rencontrer le chancelier Scholz en novembre dernier. À cette époque, Mitsotakis avait également rencontré le chef de la principale opposition et président de la CDU, Friedrich Merz, connu pour ses positions dures sur l’immigration.
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