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L’imam Abdelali Mamoun fait scandale au sujet des actes antisémites, la Grande mosquée de Paris se désolidarise

Plusieurs responsables politiques exigent des sanctions contre Abdelali Mamoun, après ses propos tenus sur RMC ce mardi.

Abdelali Mamoun était interrogé sur RMC ce mardi 14 novembre.
Abdelali Mamoun était interrogé sur RMC ce mardi 14 novembre.

ANTISÉMITISME - « Où sont ces 1 200 et quelques actes antisémites qu’il y a en France ? » Sur RMC ce mardi 14 novembre, Abdelali Mamoun, imam de la Grande Mosquée de Paris, a donné l’impression de relativiser les chiffres révélés par le ministère de l’Intérieur depuis l’attaque terroriste du Hamas sur Israël.

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Selon le dernier bilan communiqué par Gérald Darmanin, 1 518 actes antisémites ont été recensés sur le territoire depuis le 7 octobre. Un bilan qui interroge Abdelali Mamoun. « Pourquoi on n’en parle pas de ces actes antisémites ? Où sont ces 1 200 actes antisémites qu’il y a en France ? J’aimerais bien qu’on les dévoile, pour que nous puissions être véritablement solidaires et sensibles à cette question », a-t-il développé, comme vous pouvez le voir ci-dessous, même s’il nie toute remise en cause du recensement du ministère.

« Je ne dis pas que les chiffres sont faux, mais ils ne sont pas dévoilés, apparents. J’aurais voulu qu’on dise que telle synagogue ou tel cimetière a été profanée, que tel individu de confession juive a été agressé ou a subi des menaces », a-t-il précisé. Avant de tenter de lever toute ambiguïté : « Je ne demande pas des preuves, je demande des éléments. On n’a pas suffisamment d’informations qui clarifient la question de tous ces actes antisémites. On nous donne ces chiffres, mais on ne nous explique pas ce qu’il y a. »

Des sanctions réclamées

Une sortie qui a immédiatement provoqué un tollé. Président du Crif, Yonathan Arfi a réclamé des sanctions contre l’imam. « Quand on ne veut pas voir le problème de l’antisémitisme, c’est qu’on fait partie du problème. Les 1 200 actes antisémites se nourrissent précisément de ce déni de réalité », a-t-il déploré sur le réseau social X, dénonçant le « révisionnisme au présent » exprimé par Abdelali Mamoun.

Plusieurs parlementaires, comme les députés LR Éric Pauget (Alpes-Maritimes) et Meyer Habib (représentant les Français de l’étranger, dont ceux en Israël) ont également exprimé leur indignation. « On ne peut pas laisser ces propos sans réponse », a ajouté la députée des Bouches-du-Rhône Anne-Laurence Petel.

Face au tollé, l’imam Chalghoumi a dénoncé les propos tenus par Abdelali Mamoun. « La Conférence des Imams de France condamne les propos d’Abdelali Mamoun, un des imams de la Grande Mosquée de Paris, qui ose dire que les attaques antisémites sont un jeu », a-t-il fustigé sur X, affirmant que l’intéressé n’avait jamais qualifié le Hamas comme « organisation terroriste ». Selon lui, le discours tenu par cet imam est « inadmissible ».

La grande mosquée de Paris se désolidarise

« Cette volonté de désinformation est inacceptable. La grande mosquée de Paris doit la condamner ! », a encore exhorté la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse, en interpellant Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Ce dernier a publié un communiqué à la mi-journée pour prendre ses distances. « La grande mosquée de Paris s’inscrit en faux contre les propos de Monsieur Abdelali Mamoun », dit le texte, rappelant que cet imam « s’exprime à titre personnel » et que « ses propos ne suivent aucune directive de l’institution ».

Une prise de position saluée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Fustigeant des « insinuations très choquantes » d’Abdelali Mamoun dans un tweet publié à la mi-journée, le locataire de la place Beauvau a en revanche remercié l’institution parisienne « pour les éclaircissements donnés et pour s’être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France ».

Et de poursuivre avec une longue liste détaillant les actes antireligieux connus recensés par le ministère de l’Intérieur, parmi lesquels 2 % des 1 762 actes antisémites sont des atteintes aux lieux communautaires, autant que des actes de coups et blessures. Et d’ajoute : « J’invite chacun à porter plainte s’il a connaissance ou qu’il est victime d’un acte antireligieux. »

Selon des chiffres transmis par le ministère de la Justice à l’AFP, 330 enquêtes ont été ouvertes pour actes antisémites et apologie du terrorisme depuis le 7 octobre.

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