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L’hommage de Noëlle Lenoir à Ruth Bader Ginsburg

L’ex-ministre de Jacques Chirac était une amie proche de la juge à la Cour suprême, dont la mort le 18 septembre 2020 pourrait rebattre les cartes de la politique américaine.

Si Emmanuel Macron a tenu à saluer la mémoire de Ruth Bader Ginsburg, icône de la gauche américaine et championne de la cause des femmes, c’est Noëlle Lenoir qui en parle le mieux. Et pour cause : elle est la personnalité publique qui connaissait le mieux, en France, « Justice Ginsburg ». Pour Paris Match, l’ancienne ministre des Affaires européennes (2002-2004) revient sur leur amitié et analyse les enjeux politiques suscités par sa disparition.

Paris Match. Comment avez-vous rencontré Ruth Bader Ginsburg ?
Noelle Lenoir. C’était en 1993. Elle avait été nommée tout récemment à la Cour suprême par le président Clinton, j’étais depuis un an membre du Conseil constitutionnel, la première femme à ce poste. Lors d’un séjour à Washington, elle m’a proposé de m’offrir un thé dans son bureau. Depuis lors, nous n’avons cessé de nous revoir, chez elle aux Etats-Unis ou chez moi lorsqu’elle venait à Paris. Elle était très francophile !

Quel genre de femme était-elle ?
Elle était réservée autant que décidée et en même temps pleine d’humour et de curiosité. Elle et moi partagions des origines juives où l’autodérision tient une place centrale. Son profil ressemblait un peu à celui de Simone Veil. Mais si Simone avait parfois un ton tranché, Ruth était déterminée tout en gardant un calme olympien.

Vous aviez aussi en commun un engagement féministe...
Oui. Même si contrairement à elle, je n’ai pas eu à me confronter à un milieu qui m’aurait destiné dès la naissance à n’être qu’une mère et une épouse. Mais nous avons toutes les deux dû faire notre place dans un monde d’hommes. Vous imaginez les comportements machistes auxquels j’ai été confrontée au Conseil constitutionnel, mais surtout en politique ! Concernant Ruth, je(...)


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