Pour l’exécutif, une promesse qui peut encore attendre

Malgré son engagement de candidat, Hollande rechigne à inscrire la réforme au calendrier parlementaire.

Ce n’est pas loin de devenir une devinette que l’on se pose entre militants socialistes après une séance de porte-à-porte : quelle est la dernière fois que François Hollande a évoqué en public la question du droit de vote des étrangers ? Réponse : le 16 mai 2013, à l’occasion de la deuxième conférence de presse de son quinquennat - «Sur le droit de vote des étrangers ? Je n’ai pas soumis ce texte car je sais d’avance que l’opposition n’en veut pas. Ce texte ne sera pas présenté jusqu’aux élections municipales, comme ça, il n’y aura pas d’enjeu et ensuite je le présenterai au Parlement.» Depuis ? Plus un mot. Et l’hypothèse que la question refasse surface dans les semaines qui viennent est quasi nulle. «En tout cas très faible», confirme le député PS Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des lois.

Sables. En mai 2013, François Hollande répondait à l’impatience de sa majorité. Au début de l’automne 2012, 75 députés socialistes signaient une tribune, demandant à François Hollande de «tenir rapidement cette promesse» et de «lancer une campagne». Deux mois plus tard, c’est au tour du PS de remettre la pression et d’exiger que le «processus démarre» et que le gouvernement «mène la bataille» de l’opinion. Après avoir fait la sourde oreille, l’exécutif va s’exécuter. Fin janvier, Jean-Marc Ayrault déclare vouloir s’investir personnellement pour sortir des sables le droit de vote des étrangers. Car réforme constitutionnelle oblige, l’exécutif a impérativement besoin d’une majorité des trois cinquièmes et donc de l’appui d’une trentaine d’élus de droite ou du centre. Le projet initial du gouvernement est donc de présenter une révision constitutionnelle dans laquelle le droit de vote des étrangers, aurait cohabité avec le statut pénal du chef de l’Etat, la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, l’inscription de la démocratie sociale… Très vite, les (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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