L’extrême droite française divisée par des guerres fratricides

Au lendemain de la présidentielle, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon promettaient tous deux une “prompte revanche” au “troisième tour”. L’application de leurs stratégies a montré à quel point ces deux “aspirants au rôle d’alter ego politique du président avaient des attitudes différentes, analyse le quotidien italien de centre gauche Domani.

La gauche est parvenue à s’unir, sous la houlette de La France insoumise, en une Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), et les soutiens de Macron ont réussi à créer une coalition. À l’extrême droite, au contraire, “non seulement l’union si souvent préconisée n’a pas vu le jour, mais une concurrence féroce se profile plus que jamais, avec l’ambition toujours réaffirmée par Marine Le Pen de devenir la principale force d’opposition parlementaire”.

“Il n’a jamais été question d’union”

L’hypothèse d’une future Assemblée nationale divisée en trois blocs de poids quasi équivalent – macronistes, extrême droite et gauche – était simpliste, juge le quotidien romain. C’est oublier trop vite les “vacheries et les coups bas” échangés par les deux camps d’extrême droite durant la campagne. Pour Le Pen comme pour Jordan Bardella, “il n’a jamais été question d’union, d’accords, de désistements”. La décision du Rassemblement national (RN) de présenter un candidat dans toutes les circonscriptions du territoire en est la confirmation.

Même si les candidats de Reconquête ne feront volontairement pas face à Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou Éric Ciotti, la campagne législative n’en risque pas moins de devenir, dans toute la France, “une rencontre fratricide dans laquelle tous les coups seront permis”.

Vengeance

L’aspect surprenant, juge Domani, est que Marine Le Pen a parfaitement conscience que ce choix risque de lui faire perdre de nombreux suffrages acquis à la présidentielle, les voix de l’extrême droite étant divisées en deux. La preuve : pour être certain d’atteindre le minimum de vingt élus nécessaire pour constituer un groupe parlementaire autonome, le RN a décidé de concentrer ses efforts de propagande sur la trentaine de circonscriptions les plus prometteuses.

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