L’exoplanète « Barnard b » a été découverte très proche de nous (mais les scientifiques sont déçus)

Cette impression d’artiste obtenue par l’Observatoire européen austral le 1er octobre 2024 montre « Barnard b », une nouvelle exoplanète découverte en orbite autour de l’étoile de Barnard.
HANDOUT / AFP Cette impression d’artiste obtenue par l’Observatoire européen austral le 1er octobre 2024 montre « Barnard b », une nouvelle exoplanète découverte en orbite autour de l’étoile de Barnard.

ESPACE - Ce ne sera pas la Planète B. Des astronomes ont découvert une exoplanète autour de l’étoile de Barnard, l’une des plus proches de notre Soleil, rapporte une étude publiée dans la revue scientifique Astronomy and Astrophysics, ce mardi 1er octobre. Cette découverte est le fruit de cinq années d’observations menées grâce au Very Large Telescope (VLT) dans le désert d’Atacama, au Chili.

Malheureusement, « Barnard b » - le nom donné à la nouvelle exoplanète-, qui se trouve à seulement six années-lumière, n’est pas habitable.

Beaucoup trop chaude

L’équipe d’astronomes de l’Observatoire européen austral (ESO) était en effet à la recherche de signaux provenant d’éventuelles exoplanètes situées dans la « zone habitable » de l’étoile de Barnard, c’est-à-dire la zone où de l’eau peut exister à l’état liquide à la surface de la planète. Une condition considérée comme indispensable à l’émergence de la vie.

Ce n’est cependant pas le cas de « Barnard b ». Vingt fois plus proche de son étoile que Mercure l’est de notre Soleil, elle accomplit son année en faisant le tour de son étoile en 3,15 jours et sa température de surface est d’environ 125 °C.

« Barnard b est l’une des exoplanètes les moins massives connues et l’une des rares dont la masse est inférieure à celle de la Terre. Mais la planète est trop proche de l’étoile hôte » pour être dans la zone habitable, souligne dans un communiqué de l’ESO, Jonay González Hernández, chercheur à l’Institut d’astrophysique des Canaries (Espagne) et auteur principal de l’étude. « Même si l’étoile est plus froide que notre Soleil d’environ 2 500 degrés, il y fait trop chaud pour maintenir de l’eau liquide à la surface », ajoute-t-il.

Naine rouge

Située dans la constellation du Serpentaire, l’étoile de Barnard est le deuxième système stellaire le plus proche de nous après le groupe de trois étoiles d’Alpha du Centaure, à environ six années-lumière, soit tout de même 56 800 milliards de kilomètres.

Outre sa proximité, cette étoile constitue une cible privilégiée dans la recherche d’exoplanètes semblables à la Terre car il s’agit d’une naine rouge, une étoile froide.

Sa « zone habitable » est beaucoup plus proche d’elle que celle d’astres plus chauds, comme le Soleil. Les planètes qui se situent dans cette zone ont donc des périodes orbitales plus courtes, ce qui permet aux astronomes de les surveiller pendant quelques jours ou quelques semaines, plutôt que pendant des années.

Les naines rouges étant beaucoup moins massives que le Soleil, elles sont plus facilement perturbées par l’attraction gravitationnelle des planètes qui les entourent, ce qui les fait osciller plus fortement.

Quand une planète orbite autour d’une étoile, elle exerce sur cette dernière une petite force gravitationnelle qui la fait osciller et se rapprocher ou s’éloigner de notre planète, ce qui peut être mesuré depuis la Terre avec des spectrographes.

Trois autres exoplanètes orbitant autour de la même étoile

C’est cette méthode des « vitesses radiales » qui a été utilisée pour détecter « Barnard b ». Ces observations ont ensuite été confirmées par les données d’autres instruments consacrés à la chasse aux exoplanètes.

En plus de « Barnard b », l’équipe de chercheurs a trouvé des indices de trois autres exoplanètes potentielles orbitant autour de la même étoile, qui devront faire l’objet d’observations supplémentaires pour être confirmées.

« La découverte de cette planète, ainsi que d’autres découvertes antérieures telles que Proxima b et d (deux exoplanètes orbitant autour de Proxima du Centaure, NDLR), montre que notre arrière-cour cosmique est pleine de planètes de faible masse », relève Alejandro Suárez Mascareño, chercheur à l’Institut d’Astrophysique des Canaries et co-auteur de l’étude, cité dans le communiqué.

Depuis la découverte de la première exoplanète, 51-Pegasi-b, en 1995 à l’Observatoire de Haute-Provence (sud-est de la France), quelque 5 700 planètes ont été identifiées hors de notre système solaire. Mais seules une poignée est considérée comme étant situées dans la zone habitable de leur étoile.

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